"Si Jésus veut que l'on continue de compter le temps à son nom, qu'il descende du ciel me le demander"
"La boue jusqu'aux genoux, cachés dans des trous gelés, nous nous étions empêtré dans une guerre de positions qui ne semblait pas trouver de fin"
"On peut difficilement déclarer blanche une paix sur autant de morts,... Mais va pour la paix"
"Cette paix ne signifiera pas la fin des combats pour très longtemps et aucun traité ne pourra jamais ôter l’ambition du cœur des hommes"
" Le seul véritable ennemi de l'EQUI, c'est le Conflit."
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 Administration de l'Empire Celte

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Caddaric Aubelune
Caddaric Aubelune
Surnoms : Cœur de Cendre Messages : 37Talents : 12160Réputation : 0Citation : Être cruel de temps en temps fait moins de monde à tuer sur le moment.Localisation : MassaliaMétiers :
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MessageSujet: Administration de l'Empire Celte   Administration de l'Empire Celte I_icon_minitimeJeu 21 Déc - 11:21
Texte le plus exhaustif et le plus accessible actuellement rédigé par plusieurs érudits de la tour d'Ivoire.




Administration de l'Empire Celte

Introduction


Bannière de l'Empire Celte

Administration de l'Empire Celte 258508bannireEmpirecelte

"Empire Celte ? Fédération de Nations ennemis sous l'application d'une création identitaire fallacieuse"
-Sémerti Fangorn - Rebelle Danois -

Au cours de siècles de guerres, l'Empire est devenu un vaste royaume regroupant des provinces royales et des cités-états unies sous la bannière de l’Empereur. Pour les habitants de l'Europe Occidentale, la représentation habituelle de l'Empire est celle d'une contrée couverte d'immenses et sombres forêts, entourée d'impénétrables chaînes de montagnes. Une terre sur laquelle l'humanité et les autres races coexistent à l'abri des murailles de quelques îlots de civilisation dispersés, depuis lesquels ils observent d'un œil craintif les dangers qui se tapissent sous les noires frondaisons. Il y a certainement une part de vérité dans cette manière de voir, mais comme tout stéréotype, elle peint le tableau à très gros traits et simplifie à l'extrême une situation infiniment plus diverse et complexe.

Il s'agit de la plus puissante nation d'Europe, s'étendant des frontières de la France à l'ouest jusqu'aux plaines inhospitalières de l'Europe Centrale à l'est. L'Empire abrite de grandes forêts, d'immenses montagnes ainsi que des villes prospères et cosmopolites, lieux de savoir et de culture, où les arts de la guerre et de la science marchent main dans la main. Mais c'est également un pays dangereux, chargé de superstition et de peur où les paysans s'agrippent à leur talismans protecteurs pour repousser le mal et les puissances corruptrices des flux ténébreux. Depuis sa fondation par le légendaire Heckbert Aubelune, l'Empire à résisté aux invasions, aux pestes et aux guerres civiles pour triompher grâce au courage de ses armées et à la ténacité de son peuple. Cependant, le mal hante le cœur même du pays, prospérant dans les ténèbres des cavernes ou dans d'antiques forteresses et cités perdues dans les bois. Les Peaux-Vertes lancent des raids contre les frontières et les cités de l'Empire quand elles ne sont pas cachées dans leurs montagnes et la menace d'une invasion des royaumes nordiques, adorateur des très anciennes divinités germanique et scandinave, est un danger omniprésent. Enfin, outre les difficultés à maintenir une cohésion à l'intérieur même de l'Empire, il ne faut jamais négliger Sacreblanc à l'est, et Hachram au sud, qui par le passé n'auront pas cessés de tenter de poser le pied sur ce qu'on appelle encore de nos jours, "l'ancien monde".

Nous sommes en l'an 2660 du premier âge et l’Empire a survécu à la guerre des mille royaumes, mais les héritiers de Tod Maisongrande ne connaissent pas la paix pour autant. Les provinces du nord ont été décimées par la résistance Danoise, on compte des dizaines de milliers de victimes, un grand nombre de villes ont été mises à sac, et la famine et les épidémies n’ont pas tardé à faire leur apparition. La bataille de la ligne rouge a saigné l'Empire et Les périls auxquels l'Empereur Caddaric Aubelune est confronté n'ont jamais été aussi grands. Dans toutes les provinces, des prophètes de mauvais augure annoncent la fin du monde, des Flagellants et des fanatiques appellent à la vengeance et à la rédemption, des cultes obscurs sapent les fondations de l’ordre, alors que des bandes d'Hommes-Bêtes rôdent dans les forêts et que d'anciens ennemis s'agitent au-delà de ses frontières. En cette époque troublée, les armées de l'Empire forment un rempart contre ces dangers, annonciateurs de la Fin des Temps.

La Politique Impériale


"Plus le temps à passer plus les Empereurs on dû céder, je crains qu'un jour, le titre d'Empereur ne serve qu'à flatter l’ego d'une famille sans réel pouvoir"
- Comte Claude d'Aquitaine, ambassadeur Français à la cour de l'Empereur Zerald Aubelune -

Au fond, l'Empire est une confédération de province dont les habitants descendent pour la plupart des anciennes nations pré-Fracturienne qui se soumirent à Heckbert Aubelune et ses descendants lors des guerres d'unification impériale. Heckbert eut la clairvoyance de reconnaître que l'Empire était trop grand pour être gouverné par un seul homme. Il donna le titre de Tribun aux chefs des nations, chacun étant responsable de la gestion de son propre territoire mais subordonné à l'Empereur dans les questions relatives à l'Empire dans son ensemble. Leur indépendance était supposée contrebalancer le pouvoir de l'Empereur s'il se révélait trop tyrannique, tandis que leurs ambitions étaient censées s'équilibrer les unes avec les autres.
Cependant, le fait que Heckbert ait imposé l'invention du système électoral par l'intérmédiaire des Tribuns devait se révéler être de sérieuses sources de déboires. Les conseils électoraux successifs imposèrent leurs exigences aux différents candidats au trône qui, pour parvenir à remporter la victoire, leur accordèrent souvent des privilèges, en affaiblissant du même coup la fonction impériale. Les intérêts des Électeurs Tribuns étaient tels qu'ils ne se rallièrent que très rarement autour d'un candidat fort, de peur qu'un Empereur trop entreprenant ne rogne leur indépendance. Alors même que l'élu doit obligatoirement être un Aubelune de naissance et mâle. Même lorsque le trône se transmet par héritage, les Électeurs sont prompts à rappeler à l'Empereur élu les promesses faites par ses ancêtres et à les lui faire renouveler. Bien que l'Empire ait produit des Empereurs à poigne lorsque le besoin s'en faisait sentir, tout au moins jusqu'à maintenant, on a vu trop fréquemment le trône occupé par de "sympathiques minables" et les Électeurs ont trop souvent été libres d'en faire à leur guise, parfois au point d'aller jusqu'à ignorer les édits impériaux qui leur paraissaient incommodants.

Cependant, il arrive parfois que le système s'enraye et un Empereur capable accède au pouvoir alors qu'il n'existe aucune urgence nationale. Un nouveau souverain peut se révéler doté de plus de finesse politique et d'ambition qu'il n'y paraissait de prime abord ou posséder une si forte personnalité qu'il parvient à persuader un bon nombre de ses pairs de le suivre. L'Empereur Caddaric Aubelune s'est révélé être un tel personnage, par chance jusqu'au congrès des éminences de Parisis.


L'Empereur


"Comme toujours, l’Empire n’est qu’à un coup de poignard de l’anarchie"
- Un Assassin non identifié

En théorie, l’Empereur est le chef suprême de l’Empire et dispose d'un contrôle absolu sur tous les aspects de la société impériale. Il a la capacité d’édicter des lois selon son bon plaisir, de lever des impôts et de dépenser les recettes impériales comme il l’entend, de déclarer la guerre et de faire la paix. Le culte de Tod Maisongrande va jusqu’à affirmer qu’il gouverne "en lieu et place du Divin Tod", bien que peu d’adeptes y croient vraiment, en dehors de Massalia et des véritables fanatiques. En vérité, il existe plusieurs moyens de contrôle et de modération des pouvoirs de l’Empereur.

En pratique, son pouvoir est limité par toute une gamme de privilèges spéciaux accordés à différentes charges par les édits de ses prédécesseurs. En fait la couronne n'est maintenue en place que par la conscience nationale qu'il s'agit là d'une nécessité historique. En effet, chaque fois qu'il a manqué à l'Empire une figure nationale autour de laquelle tous pouvaient se rassembler, la nation a failli être balayée par ses ennemis. Lorsqu'il s'est assis sous le dais du trône impérial (en 2502), Egnar Aubelune le Fauve avait fait le serment de "en tous temps gouverner et maintenir la majesté de l'Empire". Il s'avère que ce n'est pas une tâche facile.


Le conseil d'état


"Si votre Empereur requiert vos service, vous avez intérêt à vous exécuter. Ou on vous exécutera. "
- Un Tribun de la Triun-

Les exigences quotidiennes du gouvernement sont trop importantes pour qu’un seul homme ou une seule femme puisse en suivre le fil. Chaque jour, l’Empereur doit consacrer son attention à des dizaines de questions, depuis la politique à appliquer à l’impôt sur les céréales jusqu’à l’ultime appel d’un prisonnier condamné pour trahison, en passant par l’ouverture officielle de la grande foire de Massalia. Afin de parvenir à établir un ordre de priorité dans cet embrouillamini et de s’assurer que seuls les individus dont les affaires sont vraiment cruciales obtiendront une audience avec l’Empereur lui-même, les Empereurs successifs se sont entourés de conseillers choisis parmi les membres des familles les plus éminentes afin qu’ils les assistent sur les questions légales, financières, diplomatiques et militaires, entre autres. Au fil du temps, cet aréopage de conseillers s’est transformé en une assemblée officielle, le Conseil d’État, dont le Grand Patriarche de la tour d'Ivoire en exercice fait presque toujours partie.

Le Conseil ne dispose pas de pouvoirs officiels, bien que l’Empereur Matthéus Aubelune, arrière grand-père de Caddaric Aubelune, ait tenté en son temps d’élaborer pour l’Empire une constitution centrée sur celui-ci. Cette idée fut discrètement étouffée dans l’œuf par les Tribuns, qui s’opposent à tout ce qui pourrait limiter leur autorité. En revanche, le Conseil contrôle l’accès à l’Empereur et, par conséquent, les informations qui lui parviennent. Le pouvoir de ses membres est donc assez important quand ils réussissent à présenter un front uni. Lorsque cela se produit, c’est en général sur les sujets les plus importants et c’est le fruit de machinations en coulisses.


Membres du Conseil d’État
Portefeuille
- Premier Cultural - Questions spirituelles
- Archichancelier Impérial - Général des espions impériaux
- Patriarche Suprême - Questions du flux
- Grand Chambellan du Sceau - Affaires étrangères
- Premier Maréchal d'Empire - Conseiller militaire personnel de l’Empereur
- Chancelière du Trésor Impérial - Question financière (par tradition une femme et souvent l'Impératrice)
- Archonte de la Cour Suprême -  Affaires légales, questions judiciaires.
- Grand Chambellan de la Maison Impériale - Intendance du Palais.

Chacun des membres du Conseil contrôle une imposante bureaucratie qui l’aide à administrer les affaires de l’État. Les gens du commun ne les verront probablement jamais, hormis de loin à quelque événement officiel, et il est même peu probable que les Nobles les rencontrent un jour en personne, sauf ceux issus d’une bonne famille ou ayant des relations, ou en cas de circonstances extraordinaires. Ils peuvent toutefois leur arriver de côtoyer leurs serviteurs, agents ou officiers, c’est ainsi qu’il court quelques rumeurs parfois sur eux.


La Chambre des Primats

A la fin du XVIIe siècle, lorsque Baris l'Incompétent tenta de conférer le titre de Duc à son cheval de course favori, les Tribuns unanimes décidèrent qu'il leur fallait laisser "traîner" des yeux et des oreilles dans la capitale pour prévenir d'autres démences de ce genre de la part de l'Empereur. Ils déléguèrent donc chacun un représentant afin de former un corps de vigilance qui allait prendre le nom de Prime État. Cette institution occupe un splendide bâtiment de la capitale, ostensiblement ouvert à toute personne de Noblesse reconnue, bien que les "laquais" de l'Empereur en soient très soigneusement tenus à l'écart. Dans les faits, le Prime État est maintenant devenu une sorte de Cour Suprême. Tous les Édits Impériaux y sont soigneusement examinés " dans l'intérêt de l'état " et des rapports sont immédiatement adressés aux Tribuns. Ces derniers étant effectivement en droit de refuser tout édit qui ne leur convient pas, le Prime État dispose d'un droit de veto quasi-complet sur ce que l'Empereur est logiquement à même de décider.

Les dirigeants de chacune des principales provinces établirent des représentations dans la capitale, des ambassades dirigées par un loyal membre de la famille. Cette personne siège alors en conseil, avec les autres envoyés, à la Chambre des Primats qui fonctionne à la façon d’une commission d’évaluation. Les ambassadeurs examinent tout nouveau décret impérial ou toute nouvelle loi et envoient des rapports à leurs Tribuns. Comme ces derniers ont le pouvoir de rejeter les décisions impériales qui ne leur conviennent pas, il est important pour les Empereurs d’obtenir l’approbation de la Chambre des Primats s’ils veulent espérer accomplir quoi que ce soit.

En théorie, l'Empereur dispose d'un droit de veto sur ce choix mais, en pratique, il lui serait très difficile de l'exercer. En effet, sans une véritable majorité pour l'appuyer parmi les Tribuns, l'Empereur n'a aucune chance de faire valoir son droit de veto. Le dernier à avoir tenter de le faire fut l'Empereur Léonomir et, à cette occasion, la menace d'une guerre civile a été si pressante qu'il a été contraint de renoncer. On murmure donc très souvent que c'est en réalité la Triun, c'est à dire le conseil des Tribuns, à travers le Prime État, qui gouverne en réalité l'Empire.

Compte tenu de la présence de ce Prime État capable d'entraver l'application de ses édits, l'Empereur est encore plus frustré. Bien entendu ; on admet que le Prime État a effectivement servi son but de façon très louable à plusieurs reprises, étant donné que Caddaric Aubelune, comme tous les Empereurs, est parfois disposé à commettre quelques projets insensés avec la même facilité que d'autres qui s'avèrent très acceptables. Parmi les édits les plus controversés, on peut noter la fameuse Proclamation de la Licence des Halflings aux termes de laquelle nul ne pouvait engager un cuisinier Halflings sans avoir obtenu une autorisation. Si l'on considère que 99% de la Noblesse emploie des cuisiniers Halflings et que cette proclamation a déchaîné un concert de protestations dans les cours royales de l'Empire, on comprend que cet Édit n'a pas été très loin. Dans ce même chapitre, on pourrait classer l'imposition de la Taxe de l'Ancre, édictée par l'Impératrice Margaritha. Tout bateau s'arrêtant dans un port fluvial de l'Empire était sujet à une taxe de 15 talents par ancre. Le Prime État accepta cette imposition pendant trois mois, puis cessa de l'appuyer lorsqu'on s'aperçut que les capitaines de navires préféraient se débarrasser de leurs ancres plutôt que de payer et qu'il devenait très dangereux d'entrer dans les ports encombrés de bateaux dérivant près des quais.


Dernière édition par Caddaric Aubelune le Ven 16 Mar - 12:36, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Administration de l'Empire Celte   Administration de l'Empire Celte I_icon_minitimeJeu 21 Déc - 11:29


Organisation de l'Empire

Les Guildes

Dans la société impériale, le quatrième pouvoir est aux mains des Guildes. Dans chaque ville, les Guildes figurent parmi les institutions les plus importantes. Normalement, elles ont le monopole du marché du travail dans le secteur qui les concerne et l'adhésion à une Guilde appropriée est une condition impérative que doit remplir quiconque souhaite s'installer pour exercer son activité dans la ville. En retour, le membre ordinaire d'une Guilde y gagne la possibilité de faire entendre sa voix par le conseil de la ville. Lorsqu'un travail important doit être entrepris, que ce soit sur requête de la ville, ou sur celle d'une autre Guilde, la méthode couramment pratiquée consiste à en référer à la guilde concernée plutôt qu'à un artisan indépendant. C'est elle qui décide du tarif à appliquer et répartit le travail entre ses membres sur la base de contrats de sous-traitance.

La Variété des Guildes

Il existe des Guildes pour à peu près toutes les carrières existantes : des alchimistes aux artisans, des Marchands aux matelots et, bien entendu, pour les voleurs. Les Guildes des métiers de l'artisanat (tels que les menuisiers, forgerons, maçons, joailliers ou tailleurs) contrôlent également la qualité du travail. Tout apprenti est soumis à un examen conduit par un membre de la Guilde avant de recevoir le statut d'ouvrier ou de pouvoir ouvrir un atelier. Elles vont jusqu'à exiger qu'une personne déclarant avoir suivi un apprentissage quelque part présente des certificats et des lettres de recommandation de la Guilde dans laquelle elle a servi. Les guildes de travailleurs (manouvriers, charretiers et autres) n'exigent pas les mêmes références car les standards de qualité revêtent une importance moins grande dans leurs domaines. Elles gardent toutefois un ferme contrôle sur les activités de leurs membres et veillent jalousement sur leur monopole du travail. Les Guildes de Marchands fonctionnent de façon assez similaire à celle des Artisans, supervisant l'apprentissage, etc. Mais leurs membres sont libres d'exercer comme bon leur semble. La majorité des opérations commerciales sont centrées sur des familles et, en dehors de ces familles, les nouveaux membres ne sont guère encouragés. A l'occasion, la Guilde peut intervenir quand un différent entre deux ou plusieurs de ses membres menace la réputation de toute la profession mais, en règle générale, elle se contente de laisser ses membres conduire leurs affaires à leur guise.

Tous les membres des Guildes payent des cotisations annuelles qui aident à assurer l'entretien des locaux de leur Guilde. En matière de locaux, il peut s'agir aussi bien d'une luxueuse maison urbaine que d'une cachette soigneusement dissimulée ou une simple pièce derrière l'atelier d'un artisan. De plus, les apprentis doivent régler une certaine somme lorsqu'ils veulent se présenter devant un officiel de la Guilde afin d'être autorisés à exercer dans la ville. Dans certaines Guildes, les membres sont parfois tenus de fournir une journée de travail non rémunérée par an au bénéfice de l'institution.

Ceux qui se montrent assez fous pour exercer leur métier dans une ville sans l'accord de la Guilde concernée peuvent s'attendre à toutes sortes d'ennuis. Cela commence par un simple avertissement verbal qui est suivi de menaces de violences physiques, lesquelles sont rapidement mises à exécution si le récalcitrant persiste dans son erreur. Les Faucheuses trouvent dans ces querelles une grande partie de leurs contrats de nos jours.


Structures des Guildes

La structure interne de chaque Guilde varie énormément dans l'Empire. Toutefois, dans le territoire Massalien, la plupart d'entre elles suivent un même schéma, avec très peu de variations. Un Conseil de Guilde comprenant une douzaine des membres les plus anciens élit un Maître de la Guilde. Celui-ci préside les Conseils Ordinaires qui prennent toutes les décisions d'ordre général, depuis le montant des "cotisations" annuelles, jusqu'au jugement de ceux qui transgressent les règlements. Les places vacantes au Conseil sont relativement rares. Cela se produit le plus souvent lorsque l'un des membres vient à décéder. Le remplaçant est généralement choisi selon les volontés du reste des membres du Conseil qui se réunissent pour l'occasion. Toutefois, certaines Guildes ont un nombre de membres trop faible pour justifier une organisation aussi formelle et, dans de tels cas, il n'est pas rare que ce soit la Guilde de la ville la plus proche qui étende son contrôle jusque sur les villages voisins.

Le pouvoir des Guildes est subtil mais néanmoins efficace. En tant que représentantes de ceux qui possèdent la compétence de travail, et la richesse monétaire, elles se sont appliquées à altérer les volontés de l'Empereur, des souverains provinciaux et des autorités municipales en de nombreuses occasions. On sait qu'elles ont parfois été à l'origine d'émeutes, de révoltes et de grèves et ce sont là les manifestations les plus évidentes de leur force. On reconnaît généralement qu'il existe une lutte d'influence pour le pouvoir suprême entre les intérêts des propriétaires terriens (représentés par la Noblesse et, dans une certaine mesure, par la Couronne), les oligarchies urbaines qui régissent les villes et les Guildes. C'est d'autant plus vrai que ces dernières ont été exclues des charges et des privilèges que les deux autres ont reçus.





La Population Impériale

Introduction

Pendant des siècles, l’organisation de la société impériale est restée gravée dans le marbre. Les anciens Seigneurs de Guerre devinrent les Tribuns et les membres de leurs familles, leurs serviteurs favoris, ainsi que leurs loyaux alliés furent gratifiés de titres et statuts particuliers. Cet ordre des choses demeura inchangé au cours des nombreuses générations qui suivirent, jusqu’à ce qu'on appela "la crise de trois" tout du moins, où le système évolua lentement ; un changement qui n’était pas réellement au goût de la classe dirigeante. Alors que la population augmentait et se regroupait au cœur des cités bourdonnantes d’activités, de nouveaux systèmes économiques - qui n’étaient plus liés à la propriété terrienne - se développèrent. Cela marqua l’essor de la classe marchande, car à chaque nouvelle crise, la classe dirigeante fut de plus en plus contrainte de faire affaire avec eux. Au cours de cette période agitée ou pas moins de trois Empereurs prétendaient diriger l’Empire, les Tribuns étaient forcé d’emprunter de l’argent aux Marchands pour financer leurs guerres, ce qui donna naissance à une nouvelle classe de banquiers. Après plusieurs siècles, ces parvenus sont presque aussi riches que les dirigeants de l’Empire eux-mêmes, et ils ambitionnent d’acquérir plus de pouvoir encore. Naturellement, la vaste majorité de la population impériale est pauvre, et en cet âge de guerres incessantes et de brutalité, leur sort n’est pas prêt de changer, même si quelques individus braves et/ou stupides tentent de renverser la pyramide sociale.

Pour la vaste majorité des impériaux, la classe à laquelle ils appartiennent définie leur existence. Seuls les plus chanceux et les plus malins pourront s’élever dans la structure sociale, mais jamais trop haut, car il existe une sorte de tribalisme et d'intérêt général de la société impériale qui freine irrémédiablement l’ascension de ceux qui devraient apprendre à rester à leur place, tout comme elle limite l'effet inverse et ceux qui dégringolent dans les classes sont tout aussi rares.

Les aventuriers forment une classe à part, pouvant se réveiller le matin dans de luxurieux draps en soie Cathayenne hors de prix, pour s’endormir le soir sur un matelas défoncé en paille humide.

Bien qu'affichant un sain dégoût pour le désordre sous toutes ses formes, la population de l'Empire ignore à quel point celui-ci a déjà creusé son chemin à travers toutes les couches de la société impériale. Si les ressortissants de l'Empire avaient cette connaissance, nul doute que des mesures seraient prise pour endiguer l'expansion de ce désordre, mais la censure religieuse est très forte, et tout écrit traitant des révoltes est frappé d'anathème. Les autorités ne font pas dans la demi-mesure et il n'est pas rare de voir des villages entiers réduit en cendres parce qu'ils abritaient des suppôts dissidents.

Ainsi, la vie se poursuit normalement. Les Nobles se complaisent en réceptions et autres "événements sociaux" à caractère superficiel, et les classes moyennes vivent leur vie allègrement, cherchant à s'enrichir suffisamment pour rejoindre les rangs de la Noblesse. Cependant, il ne faudrait pas s'imaginer que l'Empire grouille d'Aristocrates tout d'or vêtus. La grande majorité de la population, tout au bas de l'échelle, est constitué de gens simple et pauvre. Bien que les cités aient une classe moyenne de commerçants et d'artisans de plus en plus importante, ceux qui supportent le poids des taxes et qui meurent en masse en temps de guerre sont encore et toujours les Paysans. Ceux-ci se démène du mieux qu'il peuvent, vénérant les Dieux et priant pour que les récoltes soient bonnes cette année.

Les Hommes de Pouvoir

Noble Impérial
L’Empire ne manque pas de Noblesse. Cela ne veut pas dire qu’il constitue une belle et honorable société d’âmes élevées, mais qu’il est généreusement pourvu en individus qui, par la naissance, l’entregent, le mérite ou le culot, ont réussi à atteindre un statut "Aristocratique".
L’Empire est gouverné par sa Noblesse, et nombre d’entre eux peuvent établir leur arbre généalogique depuis l’instant où on leur a accordé un titre de Noblesse (et les terres qui vont avec). Les plus éminents de cette élite peuvent remonter jusqu’aux premières guerres Fracturiennes et la fondation de Massalia, il en est certaines qui se targuent de remonter à un âge même antérieur. Peu, cependant, peuvent prétendre à un tel honneur, car après 2500 ans, les lignées se sont hybridées, diluées, et dans certains cas, ont été horriblement polluées. L’Empereur appartient à un groupe de Nobles très fermé, celui des Tribuns, les seigneurs souverains de chacune des grandes provinces de l’Empire. Ces derniers élisent à vie l’un des leurs à la tête de l’Empire (à vie … où jusqu’à ce qu’il se rende vraiment insupportable). Si l’on excepte les Électeurs religieux qui tirent leur autorité de leur temple, chaque Électeur laïque est le chef d’une dynastie, le membre le plus prestigieux d’une puissante famille Aristocratique. Tout le pouvoir qu’il détient est sien, par droit de naissance, et se transmet de génération en génération. Certaines des familles Électorales de la Triun actuellement au pouvoir existent depuis des siècles.

Le privilège d’être Tribun- normalement associé au titre de Grand-Duc, Grand-Comte, Grand-Prince ou Roi - est très ancien et implique naturellement de somptueuses propriétés et l’allégeance de vastes provinces. L’origine de ces titres se perd dans les époques pré-Fracturienne ; on peut simplement se rappeler qu’ils n’obéissent à aucune règle hiérarchique claire et que seuls les Tribuns sont appelés « Grand ». Bien sûr, un seul membre de la famille bénéficie du titre. Les autres vont constituer un troisième échelon Aristocratique (en considérant l’Empereur au premier et les autres Tribuns au second). Ces étoiles de troisième grandeur des Dynasties Impériales, écartées par de mesquines règles de succession, auraient pu être Tribuns (et peuvent encore le devenir !). Au lieu de cela, ils forment une "haute administration" Noble.

Les Titres Impériaux
Les Titres Impériaux forment un ensemble quelque peu inextricable et peuvent plonger le classificateur dans la plus grande confusion. En fait, un même titre peut correspondre à des rangs bien différents et un simple Comte peut disposer d’une abondance de terres et de fortune alors qu’un Duc doit parfois se contenter de cacher sa misère dans le manoir fortifié qui constitue tout son bien. On peut considérer cependant que les Titres Impériaux s’élèvent comme suit : Chevalier, Seigneur ou Dame ; Baron ou Margrave ; Comte ; Duc ; Tribun, Roi, Prince, Marquis.
Il est traditionnel (et bien souvent judicieux) pour un Tribuns de nommer des membres de sa famille aux postes disponibles dans sa Province Électorale. Ceux-ci pourront y diriger de petites régions, occuper d’importantes fonctions dans les divers Ordres de Chevalerie, remplir une fonction gouvernementale comme Commandeur des Patrouilleurs Ruraux ou Chevalier-Paladin de la Chambre, posséder des fiefs importants, à titre personnel ou simplement traîner leurs chausses à la Cour Impériale où à la Triun. Quoi qu’il en soit, ces Aristocrates occupent les plus hautes marches de la Noblesse. Ils reçoivent des titres importants, Duc, Comte ou Baron, et ont la préséance sur tous à l’exception des Tribuns.

Sous eux se trouve la petite Noblesse des Chevaliers, seigneurs et dames de l’Aristocratie "terrienne", essentiellement constituée par les grands propriétaires et leurs familles. Elle détient des châteaux et des terres, les postes gouvernementaux de moindre importance loin de la capitale provinciale, voire à l’étranger. Elle représente l’essentiel des effectifs de la Noblesse. Il s’agit généralement du cadet, ou de la cadette, d’un Graf ou d'un Chevalier modérément riche, et même s’il a perdu tout espoir d’hériter un jour du pactole, il n’est pas décidé cependant à se salir les mains avec quelque chose d’aussi honteux que le travail.

Alors que beaucoup dans les classes inférieures s’inquiètent de la fragilité de leur place dans la société, les Aristocrates considèrent la richesse - et les privilèges qui vont avec - comme un droit de naissance. Il ne leur viendrait jamais à l’idée qu’ils puissent ne pas avoir une armée de valets serviles à portée de voix pour satisfaire leurs moindre désirs, ou un château aussi douillet que bien défendu dans lequel ils pourront s’endormir chaque soir. Même ceux dont la fortune est récente sont intimement persuadé qu’il s’agit de l’ordre naturel des choses, que chacun a sa place et doit être heureux de se contenter d’y rester. Bien sûr, cet état d’esprit explique les efforts considérables que les Nobles mettent en place pour maintenir un statu quo, et tout ce qui pourrait le remettre en cause entraîne une violente réaction. Les travailleurs demandant une augmentation de salaire, les agitateurs qui réclament l’égalité des droits pour tous, et les Bourgeois qui revendiquent des reformes politiques sont vu avec une puissante indignation. Nombre de seigneurs influents sont en fait secondés par des conseillers qui s’occupent de ce genre de choses en lieu et place de leur maître, et celui-ci n’est d'ailleurs pas toujours au courant de tout. Ces "nettoyeurs" s’assurent - en toute discrétion - que la populace reste à sa place et leur maître demeure à la sienne.

La Noblesse dépense bien souvent des sommes folles pour des choses qui, pour les gens du peuple, ne sont que frivolités grossières. Ils entretiennent de luxueuses demeures en ville, ou de grandioses manoirs fortifiés à la campagne. Ils parrainent les artistes, sollicitant peintres et sculpteurs pour les immortaliser (souvent de façon très flatteuse) sur des toiles ou du marbre, et employant poètes et musiciens pour composer et accomplir toutes sorte de spectacles superficiels. Ils sont intimement persuadés que la nourriture qui compose leurs repas quotidiens est de la plus haute qualité et préparé par les plus célèbres cuisiniers de l’Empire.

Néanmoins, et en dépit de ce que pense la classe dirigeante, leur position n’est pas nécessairement gravée dans le marbre. En de nombreuses occasions au cours de l’histoire chaotique de l’Empire, des envahisseurs ont ravagé les terres d’où découlent la richesse et l’influence de la Noblesse. Une maison doit savoir prendre toutes les mesures appropriées, honorables ou indignes, pour protéger leurs acquis de toutes menaces potentielles : ne pas le faire, c’est risquer de tout perdre ! Si un domaine souffre d’une invasion, les dirigeants utiliseront tous les moyens à leurs disposition et appelleront tous ceux qui leurs doivent une faveur pour lever une armée conséquente afin de reprendre les territoires perdu. En de nombreuses occasions, une province de l’Empire a été si dévastée qu’elle a pour ainsi dire cessée d’exister, parfois temporairement, parfois définitivement.

L'Empereur ne manque pas d'exploiter cet écart entre la noblesse et "le bas peuple". Héritier de Tod Maisongrande, la lignée des Aubelune jouit par tradition d'une grande popularité auprès de la classe paysanne et ouvrière et ne manque pas de s'en servir pour rappeler sa légitimité sur le trône Impérial, quitte à faire grincer des dents dans la noblesse.


Avantages et Devoirs

La Noblesse profite de différents avantages. Celui qui en est issu bénéficie d’un statut social reconnu et la plupart des gens ordinaires lui montreront un respect approprié, tout au moins en sa présence, car, de manière générale, les seuls qui manqueront de se comporter avec déférence seront les bouseux les plus ignorants des bonnes manières et quelques authentiques insolents. Cette prééminence sociale s’applique aussi à d’autres domaines. Le Noble n’a pas à s’occuper des tâches domestiques :  "Prends bien soin de mes chevaux, mon garçon ; tiens, voilà un peu de cuivre pour ta peine" - ni à perdre son temps en allées et venues fastidieuses dans l’Empire à la recherche d’équipement ou de nouvelles. N’importe quel armurier vaguement digne de ce nom devrait venir de son propre chef, mètre en main, pour proposer la dernière mode en armure gothique. De même, le renseignement nécessaire à toute expédition devrait lui arriver directement. Après tout, la Noblesse est responsable de la sécurité de la communauté.

Et, bien sûr, la loi donne certains privilèges aux Aristocrates.

Il ne peut pas être arrêté par le premier milicien venu, mais seulement sur mandat d’un magistrat impérial ou sur l’ordre direct de son suzerain ou d’un Tribun. Il ne peut être jugé que par ses pairs dans une Triun et ne peut être poursuivi au civil. En somme, il peut traiter les inférieurs selon son bon plaisir - et en toute impunité - même si cela n’a pas empêché certains Nobles autoritaires de se retrouver à faire la planche sur le ventre dans la rivière : la loi ne donne pas une protection absolue…

Le Noble tire aussi un certain revenu associé à son statut : produit des terres, des fonctions et autres "bénéfices" ( "Un don pour votre maison de charité, mon seigneur. Oh, vous ai-je parlé de ce problème que me créent mes voisins ?" ). Ainsi, alors que les classes inférieures sont soumises au flux et reflux des rentrées d’argent, peu de choses peuvent menacer le patrimoine d’une maison Noble une fois qu’elle est bien établie au sein de l’Aristocratie. L’argent provient de leurs terres, puisqu’ils perçoivent paiement des paysans qui exploitent leur propriété, et comme ce sont les propriétaires terriens qui définissent le montant des taxes - ce que les gens du commun n’ont pas la possibilité de contester - ils ne se retrouvent jamais à court de sources de revenu, et alors que les communautés s’étendent, et que les marchés et le commerce se développent, leur fortune fait de même. Les plus riches maisons de l’Aristocratie sont celles des cités, ou la richesse est distillée et concentrée comme nulle part ailleurs.

Bien qu’il y ait de nombreux avantages à la Noblesse, il y a aussi un certain nombre d’obligations qu’un Aristocrate se doit de remplir s’il veut continuer de profiter de ces avantages, même si les devoirs d’un Noble n’interviennent que selon leur bon vouloir. Les standards du comportement qui donnent aux Aristocrates leur influence sociale et leur haut statut se doivent de rester dans les limites de l’acceptable, sans quoi ils jetteraient l’opprobre sur leurs famille. D’une certaine façon, ces standards s’appliquent aussi aux compagnons du Noble, ainsi qu’à tous ceux qui font partie de sa maison, de même qu’à ces vassaux.

Les devoirs d’un Noble incluent :

La loyauté envers l’Empire, l’Empereur, et leur suzerain. La plupart des Aristocrates font au moins l’effort de rendre quelques visites à leur suzerain, qui est normalement le Tribun de la province dans laquelle le Noble détient des terres (et il peut posséder des fiefs dans plusieurs provinces), quoiqu’un Baron ou Duc puisse commander directement un féal de moindre importance.
Le maintient du respect de la Loi et de l’Ordre dans leur domaine, et payer les impôts dus à leur suzerain. C’est le devoir le plus fondamental, après la loyauté. Bien que cela s’applique de manière évidente aux Aristocrates qui possèdent des terres, les Nobles sans terres n’en sont pas exclus, et on attend d’eux qu’ils ne transgressent pas la loi et ne répandent pas l’anarchie.
La piété envers le culte prédominant de son domaine en premier lieux, tout en honorant tous les Dieux de l’Empire. L'expression de la laïcité impériale passe par une reconnaissance à même mesure de tous les cultes et pas seulement pas l'acceptation de leur pratique sur les terres.
Le courage et la bravoure face aux adversaires de l’Empire. Le bon peuple attend de la Noblesse qu’elle le guide en temps de péril et le protège des ennemis de l’Empire.
Les plus hauts standards de vertu et de probité, tels qu’ils sont décrit par les textes des cultes impériaux et de la province. Cela veut dire qu’un Noble doit être honnête, respectueux des lois, chaste, et courtois. Les jeux d’argent, la débauche, et le fait de s’acoquiner avec des femmes de petite vertu sont le symbole de comportement immoraux et un piètre exemple pour le bon peuple.
Un certain nombre (pour ne pas dire un nombre certain) de Nobles échouent à suivre les idéaux qu’ils sont censé représenter, surtout en ce qui concerne la vertu et la probité. Ceci étant dit, tant qu’ils n’abusent pas de la patience de leurs égaux (et la patience de la Noblesse impériale couvre généralement bien des choses), et tant qu’ils le font en privé (où au moins de façon pas trop ostensible), ils pourront s’en tirer sans plus de sanctions que quelques rumeurs de désapprobation. Cependant, un Noble qui échoue à remplir ses devoirs en public, ou pire encore, aux yeux de son suzerain peut potentiellement être privé de son rang, dépouillé de tous les titres qu’il ait jamais pu posséder, et ostracisé par ces pairs.

Le contrôle de la loi représente également une mesure historique de la puissance seigneuriale. Si les condamnés ont la possibilité de faire appel devant une puissance supérieure, alors le seigneur n’a pas un grand pouvoir. Mais si son "Qu’on lui coupe la tête !" ne peut être remis en question, alors celui-ci représente vraiment une autorité. En vérité, la plupart des conflits concernant les "droits" de chacun portent sur le pouvoir final et définitif de dire :  "C’est comme ça, que cela vous plaise ou non !"

Généralement, l’attitude de la population envers l’Aristocratie Impériale est servile en public et méprisante en privé. Les inter-mariages de certaines familles, l’incompétence de nombre de ses membres et l’indifférence hautaine de cette classe lui valent bien des inimitiés, mais son pouvoir, basé sur un droit presque exclusif à la propriété des terres, est considérable et la plupart des non-nobles, qu’ils soient riches Marchands ou paysans sans terre, n’iraient pas défier quelqu’un qui peut les faire couper en deux sans raison plus précise que "parce que".

« De Quel Côté Êtes-Vous ? »
La politique Impériale résulte de la division du pouvoir entre les Tribuns qui ne prêtent à l’Empereur qu’une importance somme toute symbolique. Si les conflits et alliances entre Tribuns prennent un tour critique pendant l’élection d’un nouvel Empereur, ceux-ci ne cessent jamais vraiment. Normalement, seuls un petit nombre de Tribuns possèdent, à une époque donnée, l’énergie, l’influence et la volonté de s’imposer en tant que puissance dans la hiérarchie de l’Empire. Derrière chacun de ces personnages se déploient des réseaux de partisans qui s’étendent à tous les niveaux de la vie de l’Empire.

Aussi, quand un Noble atteint l’âge adulte, il ne lui reste plus qu’à prendre sa place naturelle sur l’échiquier politique mortel de l’Empire, à moins que cet Aristocrate ne soit particulièrement brave et/ou stupide. Trois étapes attendent le nouveau Noble. Tout d’abord, rencontrer ses amis ; quand d’autres membres de la faction se font connaître à lui : ceux d’un plus haut rang l’invitent chez eux pour voir à quoi il ressemble et quel usage ils peuvent en tirer, et ses inférieurs lui offrent leurs services.

Ensuite, ses ennemis montrent leur nez : il est en butte aux incidents, insultes, problèmes. Ses réservations de diligence se perdent ; l’avoine de son cheval est moisie ; ses biens ne peuvent être réalisés. Ses amis commencent à lui suggérer d’user de leur influence, ce qui le liera d’autant plus à leur faction. Ses ennemis font preuve d’une hostilité de plus en plus ostensible et il ne peut plus rien faire sans l’aide de sa faction.

Enfin, il participe directement à la lutte de pouvoir : vengeance, guerres privées, intrigues de cour…
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Caddaric Aubelune
Caddaric Aubelune
Surnoms : Cœur de Cendre Messages : 37Talents : 12160Réputation : 0Citation : Être cruel de temps en temps fait moins de monde à tuer sur le moment.Localisation : MassaliaMétiers :
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Administration de l'Empire Celte Empty
MessageSujet: Re: Administration de l'Empire Celte   Administration de l'Empire Celte I_icon_minitimeJeu 21 Déc - 11:56


Sociologie dans l'Empire

« C’est lui qui a commencé… »

C’est une triste vérité mais la Noblesse aime se battre. Aucun mal à cela, diriez-vous, considérant les ennemis qui guettent aux frontières, mais le fait est que les Nobles préfèrent se battre entre eux. Il existe dans l’Empire une forme de violence institutionnalisée : la Guerre Privée. Il s’agit d’une querelle entre familles qui ne connaît plus de limites et implique armées, batailles, sièges, etc. Si cela s’appelle une Guerre Privée, c’est qu’il est illégal d’y participer librement. Il faut être engagé par un des principaux partis aux prises, y être impliqué par des liens familiaux, faire partie de leur suite ou être plus directement concerné. Les règles de la Guerre Privée sont simples : vous pouvez faire ce qu’il vous plaît aux membres de l’autre camp mais vous êtes censé éviter de tout mettre à feu et à sang.

Voilà la théorie, mais celle-ci est rarement mise en pratique. Ainsi, quand les Vespeer, une famille Noble de la creuse, se prirent le bec avec l’innombrable clan de Belgique, dont le descendant le plus éminent était un Comte mineur de Flandre, la vendetta qui en résulta dura 34 années et vit la destruction d’au moins trois villes qui n’avaient rien à voir avec la querelle.

Le grand principe de la Guerre Privée, c’est que chaque acte de vengeance doit être si humiliant que l’adversaire ne peut manquer de répliquer à son tour : la machine s’entretient ainsi d’elle-même.

Les Nobles

Jeune Noble, indépendante et forte, résolue à endosser pleinement son rôle.
Les Nobles constituent la classe dirigeante de l’Empire, à ne pas confondre avec les nombreux dilettantes qui remplissent les cours du Vieux Monde. Ils détiennent le pouvoir, contrôlent les terres et promulguent les lois. Les familles de Nobles les plus importantes sont celles des Tribuns impériaux et de l’Empereur. Il en existe évidemment des centaines d’autres, qui toutes se disputent argent et pouvoir. Certaines font fortune grâce à la guerre, d’autres dans les affaires ou en politique. Tous savent ce qu’ils veulent, sont d’habiles orateurs et parfois de bons guerriers. Ils sont également sensé être capables tout aussi bien de régler les querelles locales, négocier à la cour et mener les troupes au combat. Aucun ne se salirait toutefois les mains en exerçant un métier ordinaire. Les Nobles les plus méprisables ne font rien et vivent de leurs rentes ; réceptions, danses et galas constituant l’ordinaire de leurs journées. Cependant, les choses ne sont pas toujours aussi faciles pour les enfants cadets des Nobles maisons. En effet, si certains héritent de leur place - l’héritage allant à l’aîné - les autres doivent se frayer un chemin jusqu’aux sphères les plus élevées et se tailler une place dans le monde, même s’ils doivent pour cela côtoyer les classes populaires et s'acoquiner avec des aventuriers et autres vauriens.

Les Filles de l'Empire

Si le système de rang des Nobles est complexe au point d'être impénétrable pour beaucoup, il devient presque impossible à saisir lorsqu'une succession implique une femme. Cruellement, le fait est que la Noblesse est administré à peu de choses près comme un patriarcat, pour le meilleur ou pour le pire, et d'innombrables machinations sont mises en place chaque jour pour s'assurer que les filles seront mariées à la bonne personne - de sorte à donner à leurs familles un avantage stratégique - et que se soient les garçons qui gardent le contrôle des ressources de la ligné. Malgré cela, les femmes parviennent de temps en temps au pouvoir dans l'Empire : certains Tribuns ont été, en fait, des Comtesses Électrices. Ces femmes ont toujours une volonté beaucoup plus forte que leurs homologues masculins, car elles doivent tenir la dragée haute dans les périlleuses intrigues de leur propre cour. La Comtesse Électrice Emmanuelle von Liebwitz de Berlin est un excellent exemple.

Les Intendants

L’Intendant est l’administrateur de la maisonnée. Il est chargé de gérer les affaires quotidiennes dont ne veulent pas s'occuper les Nobles et autres riches Marchands ou représentants du clergé. Là où l’Aristocrate n’aura pas la moindre idée de la valeur et du coût d’entretien de ses propriétés, l’Intendant saura tout dans les moindres détails. Les riches Nobles possèdent généralement des propriétés distantes les unes des autres et certains Intendants se débrouillent seuls pendant des années avant de voir leur seigneur.

Les Politiciens

Bien que les Nobles soient à la tête de la plupart des nations du Vieux Monde, ce sont les Politiciens qui gèrent réellement les villages, les villes et les métropoles de l’Empire. Souvent vilipendés et corruptibles, leurs rangs incluent Bourgmestres, Maires et autres fonctionnaires. Certains sont élus, d’autres désignés. Les Politiciens sont très souvent pris entre différentes factions et doivent rapidement maîtriser l’art du compromis. Ils ont la faculté de dire précisément ce que les gens veulent entendre d’eux, mais cela reste rare quand ils remplissent leurs engagements.

Occasionnellement, l’Empereur nomme des représentants spéciaux dans les Provinces et parfois même dans les villes. Ce sont les Plénipotentiaires Impériaux. Ces nominations servent deux intérêts. Il peut s’agir de sujets loyaux à l’Empereur et qui veillent sur ses intérêts, ou encore de personnes par trop ambitieuses que l’on envoie dans des endroits plus calmes pour les mettre dans l’impossibilité de nuire. Mais quelle que soit la raison de leur nomination, les Plénipotentiaires Impériaux sont le plus souvent considérés comme des favoris de cour et rares sont ceux à qui ils inspirent du respect.

Les Régisseurs

Les Régisseurs sont des administrateurs au service d’Aristocrates. Bien qu’ils soient chargés de l’entretien des terres et des ressources de leur seigneur, ils jouent un rôle très différent aux yeux de la paysannerie. En effet, les Régisseurs sont chargés de collecter les divers impôts dans les villages qui entourent le manoir de leur maître. En outre, ils font en sorte que les paysans s’acquittent de leurs devoirs. Leur charge les rend donc fortement impopulaires auprès des villageois, surtout durant les périodes de vache maigre. Synonymes d’imposition seigneuriale, ils sont les premiers à tomber lorsque les paysans se soulèvent.

Les Maîtres de Guilde

Les Maîtres de Guilde comptent parmi les individus les plus influents du Vieux Monde. Ils imposent les règles commerciales en vigueur dans diverses régions et facilitent les transactions financières. Leurs rangs abritent de grands Marchands et d’habiles manipulateurs, chacun jouant un jeu subtil avec les Nobles dans le but d’accumuler toujours plus de pouvoir. Les Maîtres de Guilde font rarement de bons guerriers, mais ils disposent de nombreux employés payés pour les protéger. On peut les comparer à des hommes d’État qui traitent sans concessions avec les politiciens de l’Empire. Selon leur guilde, on leur accorde un profond respect ou les civilités d’usage.

Les Nouveaux Riches

Ceux qui se sont enrichis rapidement et qui dépensent de manière ostentatoire leur argent.
Cette classe regroupe ceux qui possèdent plus ou moins les ressources pour avoir une existence suffisamment confortable et ainsi s’occuper de trouver les moyens d’avancer dans la vie : peut-être un petit lopin de terre s’ils vivent à la campagne, ou une maison s’ils sont en ville. Les artisans dont le commerce n’est pas en vogue sont en bas de l’échelle, alors que ceux situé en haut n’aspirent qu’à rejoindre les rangs de l’Aristocratie. En général, ceux qui sont à ce niveau savent d’où va venir leur prochain repas, mais aussi qui va le leur préparer.

La Petite Noblesse Campagnarde

La classe moyenne de la campagne est habituellement constituée de commerçants compétents, car chaque village a besoin de son forgeron, apothicaire, boulanger, etc. Bien qu’ils puissent ne pas faire partie d’une guilde professionnelle, ils sont généralement bien connus et respecté dans leurs communautés. Nombre d’entre eux gèrent de rentables petites entreprises et n’ont ainsi pas besoin de s’abaisser à effectuer un quelconque travail physique, excepté la gestion de leurs affaires. S’ils possèdent une modeste propriété dans une ville, ils font couramment appel aux services de courtiers, de magistrats, etc. Bien que les meilleurs d’entre eux puissent parfois être conviés aux soirées, bals, et autres évènements mondains des cités, les membres de la haute les considèrent néanmoins comme les derniers des bouseux.

La campagne étant véritablement le domaine de la classe dirigeante, il est assez difficile d’y évoluer socialement. À l’affût en haut de leurs bâtisses fortifiées et jalousement accroché au rang que leurs familles ont su préserver depuis tant de génération, la Noblesse perçoit l’essor de la classe marchande comme une chose qui ne devrait pas être toléré. De temps à autre, toutefois, une lignée stagnante ayant besoin de sang frais s’abaissera à autoriser un de ses jeunes fils à se marier avec la fille d’un de ces Bourgeois, si tant est que la dot est généreuse. Les maisons Nobles en grandes difficultés suite à un revers financier ou aux tourments de la guerre peuvent également condescendre à un mariage en dessous de leur condition, pour le bien de la lignée, même s’ils devront endurer dès lors les cruelles moqueries de leurs pairs et rivaux à la cour.




Sociologie dans l'Empire

En bas de l'échelle

Les Citadins

La classe moyenne des cités est de loin le groupe social le plus mobile dans l’Empire et, en tant que tel, un exemple à suivre pour beaucoup. La fortune de nombre de ces familles n’a cessé de s’accroitre depuis la crise des trois et elles forment maintenant une sorte d’Aristocratie de la classe marchande, déterminé à prendre la place qui leur revient dans la Noblesse.

Les artisans et artistes suffisamment doué pour requérir des sommes conséquentes en paiement de leurs œuvres forment une grande partie de la classe marchande. Les cités forment un milieu naturel pour eux. En ces âges de guerre, les talents des armuriers et autres fourbisseurs sont toujours très demandés ; tout comme ceux des maçons, car les murailles des villes et cités fortifiées doivent être réparées et renforcées après le passage des armées des ennemis de l’Empire. De nombreuses villes et cités abritent des fonderies d’armes, dont la production ininterrompue équipe la milice et les troupes régulières. Leurs propriétaires, autrefois maîtres artisans mais à présent magnats de l’armement, sont parmi les plus riches de leur classe.

Si pratiquement tous les membres de la classe moyenne font partie de l’une des innombrables guildes, constituées pour protéger les intérêts de tels ou tels secteurs d’activité, beaucoup considèrent ces confraternités de spécialistes avec une franche hostilité, notablement le culte de Tod, pour qui les serments qui lient les membres des guildes entre eux est contraire à la vénération que mérite le fondateur de la guilde des Rêveurs et à la loyauté envers l’état.

Peut-être l’aspect le plus visible de l’existence de la classe moyenne citadine est son besoin de pavaner en faisant étalage de son opulence. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une forme de snobisme. Ceux dont la richesse est relativement nouvelle se sentent obligé d’étaler ce fait à la figure de leurs anciens confrères, en paradant dans les rues habillé de toutes sortes d’accoutrement parmi les plus clinquant et tape-à-l’œil possible, et en faisant construire des folies d’extravagances architecturales pour que tout le monde sois obligé de les regarder tous les jours. Ils suivent la dernière mode, et espère même en lancer de nouvelles, utilisant pour se faire une petite armée de tailleurs afin de s’assurer qu’ils ne soient jamais vu à la cour portant la même tenue deux fois de suite. En vérité, la plupart de ces artifices sont là pour dissimuler le fait que ces individus ont des dettes abyssales, et ils font tout leur possible pour que cela ne se sache pas. En s’affichant ainsi, ils espèrent conjurer les mauvaises rumeurs et garder la confiance de leurs pairs et bailleurs de fonds. Il suffit juste du même pourpoint paré de bijoux porté deux fois, qu’une tâche de vin mal lavée soit remarquée, ou d’un seul ourlet décousu pour que les oreilles commencent à siffler. Quand cela arrive, cela signe bien souvent la fin d’une famille, car contrairement aux autres classes, il n’y a pas de filet de sécurité pour les retenir quand ils tombent : bien trop d’ambitieux Marchands ont atteint des sommets avant qu’un simple commentaire mal placé ou qu’une seule transaction malavisée les fasse plonger dans les bas-fonds.

Les Bourgeois

Les grandes villes de l’Empire prenant de plus en plus d’importance, une nouvelle classe de citoyen, les Bourgeois, a fait son apparition. Les Bourgeois et leurs ancêtres se sont extraits de la masse paysanne et se sont installés en ville. Aujourd’hui, ils constituent un véritable ciment social qui assure la cohésion de la société urbaine. Ce sont des propriétaires d’échoppe, de petits Marchands, des négociants et autres fonctionnaires locaux. Ils ne s’attirent pas autant de mépris que la paysannerie, mais n’occupent pas non plus la même place que la Noblesse. Vivant au sein de quartiers bondés, ils sont généralement les premières victimes des épidémies, mais ils préféreraient mourir plutôt que de travailler la terre à la campagne. Selon eux, la vie citadine engendre davantage d’opportunités que de problèmes.

Les Maîtres-Artisans

Les Maîtres-Artisans n’ont pas d’égal dans leur corps de métier. Rares, mêmes dans les plus grandes villes, ils sont regroupés sous forme de guildes d’artisans. Les meilleurs sont attirés par les métropoles, comme Massalia, Parisis et Ex-la Chappelle. Ils y travaillent pour de riches clients ou œuvrent aux côtés de Marchands susceptibles de vendre leurs biens en de lointaines contrées. Certains Maîtres-Artisans ont une telle renommée que même les Nobles figurent sur leurs listes d’attente. En effet, la simple possession de l’œuvre d’un tel maître est le signe extérieur d’un statut social élevé. Les chefs-d’œuvre des Maîtres-Artisans sont absolument époustouflants.

Le Bon Peuple

La majorité de la population est constitué de gens simple et pauvre.
La couche la plus basse de la société impériale est constituée d’une masse grouillante d’hommes et de femmes du commun, ceux dont chaque effort est dédié à la poursuite de leur prochain repas. Bien que l’Aristocratie puisse considérer les Roturiers comme étant tous semblable, ils sont en vérité très variés, allant du serviteur lié à un seigneur, aux familles qui cultivent le même champ de navets depuis le temps de Tod lui-même. Même au sein de la populace, ceux d’en haut regardent ceux situé en dessous d’eux avec le même dédain que les Nobles ont pour un galopin des bas-quartiers. Ainsi, malgré leur place modeste dans la vie, les Roturiers peuvent se montrer aussi intolérant et faire preuve d’autant de bigoterie que ceux situé loin au-dessus d’eux, parfois même d’avantage. Pour le paysan moyen, les habitants du village d’à côté sont les pires rebuts de l’humanité, et ceux qui vivent dans les grandes villes ne sont que des décadents pervertis et débauchés (bien que ces mêmes paysans n’aient pas la moindre idée de la signification de ces termes).

Les Pauvres des Champs

La majorité des Roturiers vivent à la campagne, dans les innombrables hameaux et villages qui s’accrochent le long des routes et des fleuves de l’Empire. Ils font partie de grandes familles qui vivent aux mêmes endroits depuis des siècles, ou du moins le pensent-ils, car ils sont généralement illettrés et aucun registre fiable n’est tenu. L’existence de ces réseaux familiaux est censée garantir que, si jamais l’une des familles se retrouve en difficulté, les autres sont là pour offrir de l’aide.

En général, la prospérité des Roturiers tient pour beaucoup à deux facteurs. Le premier est la récolte : les paysans cultivent les champs pour tenir la famine à distance et vendre les surplus aux marchés. Évidemment, tout l’argent qu’ils peuvent gagner revient naturellement à leur seigneur, et le paysan moyen ne peut pas garder plus d’un Sou sur cinq. Ainsi, en raison de leur dépendance à la terre, la plupart des communautés rurales vénèrent les Dieux de la Nature en plus de Tod. Une myriade de traditions régionales existent afin d’implorer ces Dieux d’accorder leur aide pour une bonne récolte, garantir la fertilité de la terre, et protéger les champs du mauvais temps.

L’autre facteur qui impact régulièrement la vie des paysans est la guerre. Sans le moindre avertissement ou presque, les champs peuvent brusquement être réduits à l’état de terres en friche, calcinées et incultivables. Le bétail peut être emporté par les armées en marche, qu’elles soient de la province ou pas. Les masures des paysans peuvent être incendiées par une horde de pillards ou écrasé sous les pieds maladroits d’un Géant ivre. Face à un tel destin, beaucoup de paysans prennent la fuite avant que leur seigneur ne les enrôle de force dans la milice locale et ne les oblige à affronter les envahisseurs, avec pour seules armes leur fourche et leur mauvaise haleine. Souvent cependant, il n’y a pas d’autre choix que de se battre, car il n’y a nulle part d’autre où trouver refuge. Les bois entourant le village sont le terrain de chasse de créatures horribles, et les réfugiés seront morts avant le coucher du soleil s’ils étaient assez stupides ou désespérés pour vouloir trouver un abri sous les frondaisons. Et si les paysans voulaient fuir vers la ville fortifiée la plus proche, ils seraient de toute façon forcés de la défendre, à moins qu’ils ne soient simplement jetés devant l’armée en marche pour la ralentir.

Les Paysans

La paysannerie constitue le gros de la population de l’Empire. Pendant que les Nobles règnent et que les Bourgeois commercent, les Paysans eux travaillent dur. Cette carrière regroupe les fermiers, les laboureurs et les gardiens de troupeaux en général. En temps de guerre, ils combattent et meurent pour le compte de l’Empire. De nombreux Paysans tentent de trouver une vie meilleure en ville, mais ils finissent généralement parmi les légions de mendiants affamés. La plupart des Paysans passent leur vie dans le village où ils sont nés, généralement entouré par une contrée hostile, et les nouvelles qu’ils reçoivent du monde extérieur sont rares. Bien qu’ils soient provinciaux et superstitieux, ils constituent le cœur de l’Empire. Les Paysans sont frustes et illettrés mais durs à la tâche. Ils n’ont que faire des étrangers, en particulier des citadins qu’ils considèrent avachis et efféminés. Leur vie est souvent courte et sans gloire, car leur dur labeur les brise souvent bien avant l’âge. Malgré tout cela, ce sont des gens valeureux, voire téméraires, et ils ont un sens inné de la communauté. Ils sont hélas aussi très soupçonneux des étrangers et les traitent parfois avec une hostilité surprenante. Malheur à quiconque s’en prend à eux et à leur famille !

Les Pauvres des Villes

Les Roturiers qui habitent les grandes villes et les puissantes cités de l’Empire mènent une vie à peine meilleure que les campagnards. Ils n’ont certes pas à craindre qu’une harde d’Hommes-Bêtes vagissants ou un rapine de sauvages Peaux-Vertes jaillissant de l’orée des bois pour tout détruire sur son passage, mais les venelles et autres ruelles sont le domaine de Bandits au moins tout aussi cruels. La vie dans les villes et cités ne vaut pas plus cher que la soupe de Tollymann, et on retrouve chaque matin une dizaine de cadavres flottant paresseusement dans le fleuve, la bourse vide et la gorge tranchée. Si, dans les campagnes peu peuplées, les disparus manquent cruellement à leur famille, c'est totalement différent en ville. Il est dit qu’un homme peut passer sa vie entière sans jamais avoir à adresser la parole à ses voisins, et que ces mêmes voisins enjamberont son cadavre encore chaud comme si c’était la bonne nouvelle du jour.

De la même manière, si l’emploi est plus ou moins garanti à la campagne - les familles ayant pour obligation de servir leur seigneur, elles n’ont pas vraiment d’autres choix – ce n’est pas du tout le cas en ville, où beaucoup luttent pour trouver ne serait-ce qu’un jour de travail honnête, sans assurance que cet emploi n’ait pas disparu le lendemain. Ceux suffisamment chanceux pour avoir un boulot régulier font souvent office de main d’œuvre pour les Marchands, comme Arrimeurs ou Débardeurs. Beaucoup sont employé dans les entrepôts et les halles de triage des grandes maisons marchandes, mais de telles positions sont convoitées et sujette au flux et reflux du commerce. En vérité, la majorité des Roturiers doivent faire avec ce qu’ils ont, c’est-à-dire du travail des plus serviles qui ne leur rapportera même pas assez pour s’acheter une saucisse de rat ou une brochette de chien à la fin de la journée.

Bien qu’ils ne puissent pas compter sur un réseau familial, les Roturiers des villes ont parfois la chance d’être membres de petites guildes. Aussi difficiles à rejoindre que jalouse du peu d’influence qu’elles possèdent, ces guildes procurent une certaine forme de stabilité à leurs membres. La majorité des vrais Marchands appartiennent à la classe supérieure et méprisent ouvertement ces soi-disant « guildes pour pauvres », parmi lesquelles on peut citer l’Honorable Guilde des Comptoirs Stupides, les Sonneurs de Gong de Grunberg, l’Ordre Ancien des Boulangers Producteurs de Tarte-Cadavre, ou la Confrérie des Éleveurs de Sangsues de Dunkelburg.

Bien entendu, les carrières offrant la meilleure stabilité sont celles de criminels et de Hors-la-Loi. Peu, cependant, parmi les centaines qui empruntent ce chemin arriveront à prendre une retraite confortable, ils finiront plus probablement au fond d’un caniveau, avec un poignard entre les omoplates ou un carreau d’arbalète en travers le crâne.

Les Chiffonniers
« De la ferraille ? Non ? Des chiffons, alors ? »
- Bob, Chiffonnier, en pleine négociation

Les Chiffonniers sont des charognards qui vivent grâce aux déchets d’autrui. Leur carriole les entraîne dans des villes et des villages où ils ramassent les ordures, les haillons et autres vieilleries dont ils disposent contre quelques pièces ou une simple babiole. Ils sont bien évidemment répandus dans les villes de l’Empire, qui génèrent de grandes quantités de déchets. Vu le nombre de biens qui leur passent entre les mains, les Chiffonniers sont également de petits commerçants. En effet, les ordures d’un riche Bourgeois constituent parfois un véritable trésor pour un malheureux paysan.

Serviteurs et Valets
« Personne ne se rend compte du travail que je fait, jusqu’à ce que j’arrête de le faire… »
- Gwen, femme de ménage

Au bas de l’échelle sociale, on trouve les Serviteurs. Bien que leur travail soit nécessaire, ils sont souvent méprisés par tous ceux qui possèdent un statut social supérieur au leur. Pour le marmiton, le valet d’écurie et la serveuse, les perspectives d’avenir ne sont guère encourageantes. Ces malheureux sont chargés de toutes les corvées domestiques de leurs employeurs, qu’il s’agisse de Nobles, de Maîtres de Guilde ou d’Aubergistes. Le Serviteur peut gravir les échelons, mais l’ascension est difficile. Évidemment, personne ne souhaite bavarder avec le jeune homme qui est chargé de nettoyer les toilettes. De nombreux Serviteurs en viennent donc à abandonner leur maître pour se tourner vers l’aventure.

Le Valet est l’homme à tout faire personnel d’un Noble, d’un officier de haut rang ou d’un riche Bourgeois. Il est responsable du bien-être et de l’apparence de son maître, ce qui inclut sa toilette, sa garde-robe et sa présentation. Le Valet a un chapeau et un manteau en réserve quand il pleut, une canne s’il s’agit d’aller faire un tour à la campagne et une tenue de cérémonie pour les grandes occasions. Un Valet qualifié est indispensable pour un Noble soucieux de son style. Bien que les Serviteurs envient leur style de vie, la plupart des Valets méprisent la Noblesse insipide qu’ils sont obligés de servir. Les femmes exerçant cette profession auprès de Nobles dames sont qualifiées de Servantes.

Serviteurs et Valets constituent une force de travail quasi invisible chargée du bon entretien des demeures de leurs employeurs. Ils sont généralement méticuleux, discrets et affichent de bonnes manières. Cependant, dès qu’ils sont loin de leur maître, ils sont aussi chahuteurs que tout roturier qui se respecte. En plus de leur salaire, ils sont habituellement nourris et logés.

Bouger sur l'Échelle Sociale

Pour la majorité des gens, il est juste inconcevable de « faire bouger les choses » : l’ordre social est si rigide que bien peu considèrent seulement la possibilité de dépasser les restrictions liées à leur naissance. Toutefois, avec l’essor de la classe moyenne, un changement a eu lieu, quoique graduel et s’étendant sur plusieurs générations. Avec l’approche lente et méthodique de la perpétuation d’une dynastie, en formant des alliances et en mariant leur enfant à un partenaire stratégique, nombre de familles marchandes ont rejoint la classe dirigeante et adopté le style de vie des Nobles lignées de rangs inférieurs.

S’il est très difficile d’élever son statut, il est bien plus facile de voir quelqu’un chuter, bien qu’il y ait de nombreuses protections mise en place pour s’assurer que la chute ne soit pas définitive et qu’il ne va pas entrainer d’autres personnes avec lui. Chez les Roturiers, les relations et les membres de la communauté offrent leur aide à une famille affamée ou à un ouvrier sans emploi, sachant pertinemment qu’ils pourront eux aussi être prochainement dans une telle situation et avoir tout autant besoin d’aide. Ceux de la classe dirigeante tolèrent rarement de voir leur pairs pâtir d’une telle ignominie, car il n’est pas convenable que les classes inférieures puissent se rendre compte que la situation de leurs dirigeants pourrait ne pas être gravée dans le marbre.

C’est généralement via des méthodes plus singulières que des personnes élèvent leur statut, même si leurs nouveaux confrères les regarderont immanquablement avec une aversion à peine voilée. Les aventuriers et les criminels sont l’exemple le plus courant, ainsi on a déjà vu des boucaniers de basse extraction amasser au cours d’une aventure audacieuse une telle fortune qu’elle les propulse en un clin d’œil des caniveaux jusqu’à la cour impériale. Ceux qui excellent dans les arts militaires peuvent s’élever d’une façon similaire, surtout si leurs victoires sont si éclatantes et la ferveur du peuple si retentissante que peu peuvent contester leur présence au plus hauts échelons de la société. Les Artistes peuvent occasionnellement atteindre de telles hauteurs, bien que leur situation soit souvent entièrement due à la bonne volonté de leur mécène qui peut les laisser tomber pour accorder leurs faveurs à un autre qu’eux à tout moment.

Tomber en Disgrâce

Quels crimes ou écarts de conduite peuvent causer la ruine d’un individu et lui faire perdre son statut social ? Considérant le fait que les riches n’ont pas vraiment envie de voir l’un des leurs dégringoler l’échelle sociale, c’est quelque chose d'assez rare, mais si cela doit arriver, alors ils font en sorte que cela ne se sache pas. Néanmoins, il existe certaines circonstances qui feront que quelqu’un, pas seulement ceux de noble naissance, puisse tomber en disgrâce.

Un Noble échouant à accomplir le devoir que lui imposent les conditions de son propre titre est naturellement une cause évidente de disgrâce, quoiqu’un Seigneur de haut rang puisse généralement voir l’infraction survenir et saura prendre quelques mesures pour l’étouffer avant qu’elle éclate au grand jour. Un Baron manquant de battre le rappel de ses troupes pour servir son Tribun ne pourra qu’encourir la colère de celui-ci, surtout si cette défaillance a entraîné une défaite militaire. Et si la faute est perçue comme un stratagème délibéré plutôt qu’une incompétence manifeste, alors que les Dieux viennent en aide au Noble, car cela ne pourra être interprété que comme de la haute trahison.

Conspirer contre une personne de rang supérieur se finira de la même manière, si l’affaire est découverte, tout du moins. De nombreux titres ont changé de mains grâce à un assassinat soigneusement planifié, et le résultat de ces événements détermine généralement qui sera disgracié ou pas. Bien que cela ne soit pas aussi extrême que dans les Cité-État d'Italie, où le meurtre compte parmi les moyens légitimes d’arriver au pouvoir, les strates supérieures de la classe dirigeante de l’Empire sont le théâtre d’intrigues et de complots tortueux, transformant les cours de certain Seigneur en arène parfois bien plus dangereuse que le plus terrible des champs de bataille. Parfois, le comploteur victorieux endossera son nouveau rôle alors que tous ceux autour de lui savent exactement de quelle façon il y est parvenu, mais aucun ne voudra émettre de protestations, de peur de subir le même genre de fin abrupte.

Une autre façon d’être disgracié survient quand un Noble échoue à se comporter selon les standards de conduite auxquels doit se soumettre l’Aristocratie. La cause la plus courante de déchéance est probablement une dramatique défaite militaire, quand le Noble fuit le champ de bataille ou déploie ses troupes de façon inconséquente. D’autres entorses à l’étiquette comprennent : tomber amoureux/amoureuse d’un membre des classes inférieures (et pire encore, l’épouser) ; se faire prendre à conspirer avec des malfaiteurs de basse extraction (à ne pas confondre avec les escrocs de haute-volée) ; forniquer avec des femmes de petite vertu (ici aussi, à ne pas confondre avec les "Courtisanes") ; et bien sûr, l’hérésie. Certaines familles douteuses ont été dépouillées de leurs titres et même mise au bûcher juste parce que l’un des leurs vénérait les Dieux Sombres, ou lorsque ses mutations n’étaient plus dissimulables.

Bien que ces crimes d’inconvenance s’appliquent à l’Aristocratie, bien des membres de la classe marchande calque à tel point ceux qui se considèrent au-dessus d’eux qu’ils singent nombre de leurs mœurs et ont intégré beaucoup de leurs notions du bien et du mal. Cependant, la classe moyenne fait souvent montre d’un réalisme bien plus aigu que la Noblesse chouchouté, car en s’étant élevé aussi haut, ils savent bien mieux quel genre de vie les attend si jamais ils venaient à tomber…





Conclusion

L'Argent et le Pouvoir

Comme de nombreux Nobles l’apprennent à leur dépend lorsqu’ils traversent une période difficile, l’argent et le pouvoir ne sont pas les deux faces d’une même pièce. De la même façon, beaucoup de Marchands s’étant taillé une place dans la classe dirigeante grâce au chantage, au mariage, aux machination politique ou à l’assassinat découvrent que même leur immense richesse ne leur ouvre pas toutes les portes. Cette ressource indéfinissable qui est en jeu ici est le statut, et elle ne se mesure pas en argent, mais en pureté du sang, et cela prend de nombreuses générations pour être mis en place.

Peu importe la fortune qu’il a pu amasser, un Marchand ou un Bourgeois sera toujours vu comme n’étant rien de plus qu’un Roturier par ceux de la classe dirigeante. Et plus le nouveau venu est riche, plus les Nobles bien-nés le mépriseront, considérant que ce parvenu n’est qu’un vulgaire intrus dans leur monde. Bien qu’il puisse être habilité à se présenter à la cour, il sera continuellement snobé et sera le sujet de commérages, comme une toile d’intrigue qui s’enroule autour de lui et menace de le prendre dans un piège aux conséquences fatales. Seuls les plus astucieux pourront connaître la réussite dans un tel milieu, ou ceux qui se sont attiré les bonnes grâces des puissants. Un Capitaine né dans les bas-quartier mais ayant conduit ses troupes vers de grandes victoires peut devenir le favoris de l’Empereur, ou un aventurier revenant de terres loingtaines peut être appelé à régaler la Comtesse d’histoires narrant ses exploits audacieux.

Malgré le conservatisme ambiant, le poids de la classe moyenne augmente, et certains parmi la Noblesse l’ont bien remarqué. Pendant que le gratin étincelant de la cour jette des regards méprisants à ces intrus qui prétendent pouvoir jouer dans le même milieu qu’eux, des personnages au visage dissimulé se réunissent en secret pour mettre au point une réponse adapté à ce défi. Tout comme le patriarche ou le conseiller de confiance d’une ancienne et noble lignée, ils feront tout ce qu’ils considèreront comme nécessaire pour protéger les intérêts de leur maison. Leurs plans peuvent mettre des décennies à aboutir et dépêcher des agents aux quatre coins du Vieux Monde et même au-delà, dans le seul but de subtilement saper les bases sur lesquelles s’est construite la fortune de leur ennemi. De tels hommes recourent rarement à des moyens aussi vulgaire que l’assassinat, mais ils l'emploieront si nécessaire. Souvent, un magnat nouveau-venu à la cour trinquera avec l’homme qui planifie non seulement sa chute, mais aussi la ruine de sa famille. Ceux qui osent défier les plus hauts échelons de la classe dirigeante de l’Empire avancent sur le terrain de chasse de prédateurs tout de soie vêtus, des hommes qui regarderont leurs adversaires dans les yeux en discutant poliment avec eux, tandis que des agents de l’ombre s’emploieront à détruire tout ce qui leur est cher.

Sous-Classes et Parias

Bien que les trois classes décrites plus haut englobent la vaste majorité de la population de l’Empire, il y a des organisations qui existent aux côtés cette structure sociale, mais qui n’en font pas vraiment partie. Beaucoup ont leurs manières, hiérarchies, et systèmes économiques propres, et sont considérées avec suspicion, voir une franche hostilité dans certains cas. Un sentiment souvent mutuel.

Bien qu’ils soient entièrement composés de Nobles, les Ordres Impériaux de Chevalerie forment une classe à part dans la société impériale. Une fois qu’il est admis dans l’un de ces Ordres, un aspirant Chevalier se soumet à une nouvelle hiérarchie et chaine de commandement. Les règles de comportement et les interactions sont souvent totalement différentes derrière les murs du cloître de l’Ordre, et bien que les liens de parentés ou les prouesses de quelque aïeul illustre ne soient jamais entièrement mises de côté, les rangs au sein de l’Ordre ont la préséance. Quand le fils d’un grand et puissant seigneur se soumet aux règles de l’Ordre, il se place sous l’autorité d’hommes qui peuvent être nés dans une maison de moindre importance. Certains estimeront que cette situation est intolérable, et ceux-là ne resteront pas Chevaliers très longtemps, alors que d’autres saisiront cette chance de gravir les échelons à la force de leur propre valeur et prouesses plutôt que sur celles de leurs pères.

Les écoliers font eux-aussi partie d’une classe qui existe hors du flux de la société. Plus que tout autre corps de métier, les écoles de flux sont des méritocraties, où le pouvoir n’a rien à voir avec la condition sociale. À l’intérieur des scintillantes tours de magiciens qui se dressent au-dessus de Massalia, le statut d’un individu est déterminé par sa capacité à percevoir et manipuler les flux de la porte des rêves, et rien d’autre. Les Collèges de flux jouissent d’une position privilégiée dans la hiérarchie impériale car ils sont un élément vital dans la défense de l’Empire contre les incursions extérieurs : les Sorciers de Combat soutiennent les armées de l’Empereur grâce à un panel de sortilèges tous plus destructeur les uns que les autres, tandis que les scrutateurs étudient le flux et le reflux du temps à la recherche du moindre fragment de connaissance qui pourrait empêcher un désastre à venir.

Ceux qui servent dans les nombreux cultes des Dieux forment aussi une classe en eux-mêmes. Chaque culte est différent du suivant et bien que certains soient organisé de manière très officielle, d’autres apparaissent anarchiques et irrationnels aux yeux de ceux extérieurs aux cultes. De nombreux jeunes Nobles sont admis au sein d’un culte pour une période donnée, souvent pour acquérir une sagesse et une discipline qu’on ne trouve pas ailleurs, ou simplement pour donner à un fils rebelle une bonne leçon de vie.
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Caddaric Aubelune
Caddaric Aubelune
Surnoms : Cœur de Cendre Messages : 37Talents : 12160Réputation : 0Citation : Être cruel de temps en temps fait moins de monde à tuer sur le moment.Localisation : MassaliaMétiers :
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Administration de l'Empire Celte Empty
MessageSujet: Re: Administration de l'Empire Celte   Administration de l'Empire Celte I_icon_minitimeJeu 21 Déc - 16:12


Le Langage

Introduction

Les citoyens de l'Empire pratiquent la plus répandue des formes du langage occidental : le commun, issu de la grande migration qui conclu à ce qu'on appela le grand mélange (ou grand métissage) qui est la langue commune à tous les continents sous domination des Rêveurs aujourd'hui. Cette langue est La référence à partir de laquelle tous les autres pratiquants de la langue sont jugés. Comme les professeurs d'universités de l'Empire ne manqueront pas de vous l'expliquer, si vous avez quelques heures à perdre, l'Empire a été le premier pays à développer une nouvelle université à Massalia et à appuyer autant la tour d'Ivoire que la guilde des Archivistes. Il dispose donc, maintenant, d'un énorme trésor de littérature dans les bibliothèques de ses villes. Il est d'autant plus dommage que la frange de sa population capable de lire ou écrire soit aussi restreinte : le niveau d'éducation dans l'Empire est extrêmement varié, mais la majorité de ces habitants ne savent même pas épeler leur nom (en revanche, beaucoup sont capables de reconnaître les nombres). Pour eux un manuscrit relié n'a pas d'autre intérêt que de servir de support pour couper son pain ou pour poser sa pinte de bière.

Les Scribes

Le Scribe écrit pour autrui tout type de texte à caractère privé, administratif ou professionnel.
"Recherche scrib pour raidiger dé zannonsses."
- Note placardée sur un panneau à annonces

La plupart des citoyens de l’Empire étant illettrés, les services des Scribes sont très demandés. Tous les gouvernements, civils ou militaires, et les institutions religieuses engagent des Scribes à des fins d’archivage. Il existe également des Scribes publics qui gagnent leur vie en écrivant et en lisant des lettres pour les gens du peuple. Les Scribes sont cultivés et beaucoup deviennent des érudits ou des juristes. Enfin, certains se lassent de lire les aventures d’autrui et décident de vivre les leurs. Grâce à leurs grandes connaissances linguistiques, ils font de parfaits interprètes lors d’expéditions menées à l’étranger.


Les Érudits


"On raconte que le patriarche de la famille von Wittgenstein fut transformé en cafard géant. L’histoire nous apparaît bien grotesque, mais les paysans sont superstitieux. Ils n’ont pas saisi la parabole pourtant évidente, et y ont vu une réalité."
- Kurt Muller, Érudit, université de Massalia

Les Érudits sont des académiciens qui consacrent leur existence à la recherche de connaissances. On trouve parmi eux des sages qui explorent des théories philosophiques et scientifiques, des moines qui se spécialisent en savoir théologique et des précepteurs qui s’efforcent d’instruire les enfants de riches Marchands et Nobles. Certains Érudits se mettent également en quête de connaissances ésotériques ou proscrites. Une telle voie requiert néanmoins une grande force mentale et a de grandes chances d’attirer les foudres de Répurgateurs et autres fanatiques. Dans le Vieux Monde, ceux qui étudient la loi, comme les clercs et les juristes, sont considérés comme des Érudits spécialisés. Tous, sont membres de l'université de Massalia, mais surtout aussi de la guilde des Archivistes qui s'est imposée comme la gardienne du savoir mondial et dont le siège demeure à jamais la tour d'Ivoire.

Les Étudiants

Les grandes villes de l’Empire abritent un certain nombre d’universités. À l’instar de l’École Impériale d'Ingénierie, la plupart sont financées par l’État. La première université de l’Empire fut fondée à Massalia, ville aujourd’hui encore réputée pour ses institutions pédagogiques (et, ironie du sort, pour l’École Impériale d'Artillerie). Les Étudiants de l’Empire ont le choix entre de nombreux cours, de l’histoire à l’anatomie en passant par la science et les fonds de bouteille… Évidemment, beaucoup préfèrent s’amuser avec leurs camarades dans les tavernes aux alentours de l’université et se font recaler en moins d’un an. Les Étudiants Elfes ne se rendent pas aux universités impériales mais apprennent auprès de leurs propres maîtres. Les Étudiants Halflings sont tolérés dans les universités en raison d’une obscure ordonnance impériale demandée par la guilde des Archivistes il y a bien longtemps de cela.


Les Livres

Les livres existent depuis peu. Avant l'ère moderne de l'Empire, les personnes instruites écrivaient sur des parchemins qu'on rangeait dans d'immenses casiers dans lesquels on se retrouvait difficilement. Pour améliorer cette organisation, la reliure refit son apparition, en réaction aux grimoires des mages, de volumineux tomes de savoir magique. On transcrivit dans ces volumes le cours de l'histoire aussi bien que les textes sacrés. Les temples de Tod se consacrèrent à la préservation de la connaissance et nombreux furent ceux que l'on assigna à retranscrire le contenu des parchemins ou d'autres livres pour les compiler dans des recueils destinés à des collectionneurs. Ces livres étaient de véritables œuvres d'art, avec de superbes enluminures et une calligraphie à la fois élaborée et foisonnante, mais ils étaient coûteux et peu pratiques. Lourds, reliés de cuir et de bois cousus à la main, ces volumes étaient particulièrement longs à concevoir. Un édit impériale ordonne à tous ses résidents de remettre des documents pré-fracturiens découvert directement à la tour d'Ivoire sous peine de lourdes sanctions. Un livre manuscrit eu septième siècle de l'ère chrétienne conduisit son possesseur au bucher quand on s'aperçut qu'il le gardait jalousement caché par exemple. Plusieurs édits et bulles d'ordonnances de cette sorte furent promulgués par l'Empire en vu de protéger le savoir pré-Fracturien que l'on peut encore sauver.

Il y a cinq ans de cela, Gunthur Johans, d'Angleterre, dévot de Tod dans une cité offerte à la cause d'Ulric le fou, inventa et conçu une machine qu'il appela « imprimerie », parait-il qu'il l'aurait en réalité élaboré à partir d'écrit datant de l'ère pré-Fracturienne. L'invention consistait à graver des cubes de bois de lettres saillantes. Ces blocs étaient ensuite disposés pour former des mots, puis on les enduisait d'encre et la presse appliquait les rangées de lettres sur des feuilles de papier. L'imprimerie de Johan fut adaptée dans d'autres villes importantes, si bien que la plupart des presses sont aujourd'hui relativement efficaces, laissant les joies de l'enluminure d'antan aux sorciers et à leurs tomes de savoir ésotérique. Bien que la production d'ouvrages enluminés ait bien chuté, ils restent des objets d'art précieux. De nombreux sorciers et autres amateurs de l'occulte voient les livres imprimés comme de pâles imitations qui n'ont rien de l'authenticité que connaissent les tomes des mages. La plupart des livres sont collés, ce qui réduit encore le coût de production, tout en les rendant beaucoup moins résistants que par le passé.

Litterature et Hérésie

Le développement récent de l’imprimerie a mis une nouvelle pression sur tous les cultes de l’Empire, particulièrement ceux dans les villes cosmopolitaine comme Massalia et Parisis. Les textes sacrés des cultes majeurs furent les premiers à être reproduit par l’imprimerie, bien évidemment, mais de nombreux pamphlets remplis d’idées révolutionnaires et potentiellement hérétiques ont rapidement suivi la marche.

L’influence et la richesse de la classe moyenne de plus en plus importante, jumelé avec la facilité d’accès aux œuvres imprimés, a rendu le peuple de l’Empire un tant soit peu plus instruit maintenant qu’il ne l’était auparavant. Pour la première fois, des laïcs mettent la main sur des livres sacrés et posent des questions embarrassantes sur les incongruités, réelles ou imaginaires, trouvées à l’intérieur ; parfois elles n’ont même pas de rapport avec leur capacité à lire. Les prêtres qui ont depuis des générations prêchés à un troupeau d’illettrés leurs textes sacrés se retrouvent maintenant face à bon nombre d’interrogations impertinentes sur les menus détails de la théologie, le tout provenant des endroits les plus insoupçonnés. Il semble que si la tendance se maintient, même les chasseurs de rats apprendront à lire !

Cette nouvelle technologie et la ferveur révolutionnaires qu’elle a engendrées ont été comme un terreau fertile de pensées hérétiques. Les agitateurs questionnent de façon routinière les autorités tant séculières que religieuses. Certains sont même allés jusqu’à suggérer que ce devrait être les individus, plutôt que les Cultes, qui devraient déterminer la pertinence et le sens des textes sacrés.

Chaque culte - et bien sûr chaque prêtre - a répondu à cette nouvelle source d’hérésie de leur propre façon. La plupart des Shalléens tentent de canaliser les actions majoritairement bien intentionnées des agitateurs vers la charité et l’aide aux plus pauvres. Les Vérénéens semblent plutôt heureux des dialogues et des débats animés sur la théologie. Les cultes d’Ulric et de Tod par contre ne semblent pas avoir su négocier cette transition aussi adroitement, ces cultes portant une grande emphase sur le fait d’obéir à l’autorité plutôt que de la questionner. Pour leur part, ce nouveau genre d’hérétiques, révolutionnaires ou agitateurs - peu importe le nom qu’ils se donnent - sont perçus par les autorités des Hauts Prêtres et leur Culte comme questionnable au mieux et immoral dans le pire des cas. L’affirmation qu’une autorité individuelle puisse avoir son propre point de vue sur le sujet de la religion se lie directement à la nouvelle vision populiste qu’ils ont du monde. Il faut être un révolutionnaire écervelé pour donner en mains propres un pamphlet hérétique à un Répurgateur de l’Ordre des Templiers de Tod…





Monnaie et Commerce

Introduction


"J'ai refilé vingt clinquantes au spadassin pour qu'il me débarrasse de mes soucis. Croyez-moi, il n'y a rien de tel qu'un peu de sang et d'argent pour huiler les rouages d'un commerce. "
- Johannes, contrebandier de Malte -

Les pièces de monnaie restent rares dans le monde. D'une manière générale, les habitants du Vieux Monde ont plutôt recours au troc pour survivre. Un meunier, par exemple, prélève une quantité fixe de grain pour sa réserve personnelle avant de moudre celui qu'on lui a confié. Un boucher quant à lui demandera qu'on lui remette une portion d'un gibier avant de préparer la viande à consommer. Ce type de service permet aux habitants de palier à la rareté de l'argent en partageant les tâches. Bien sûr, l'argent est accepté en échange de tout service, comme nourrir un Noble et sa suite, ou forger une arme, mais de telles transactions sont rares, trop exceptionnelles pour faire vivre une famille.

Les Monnaies

Quelle que soit leur provenance, les pièces de monnaie du Vieux Monde ont approximativement toutes la même taille et sont composées des mêmes matériaux. La monnaie se différencie par trois types de pièces : la Couronne d'Or, la Pistole d'Argent et le Sou fait d'un métal usuel, généralement de bronze, cuivre ou laiton. Chaque pièce pèse environ 10g et c'est ce poids qui garantit sa valeur. Chaque cité - ainsi que de nombreuses villes de moyenne importance - frappe sa propre monnaie qui est facilement acceptée à travers le Vieux Monde (encore que les monnaies des villes moyennes ne soient prises que dans un périmètre alentour). Les pièces provenant de villes peu connues sont toujours considérées avec méfiance, ce qui les rend peu intéressantes pour la contrefaçon. Bien que les pièces soient aussi variées que leurs origines, leur poids déterminera toujours avec justesse leur valeur. Toutes ces monnaies, y comprit les monnaies étrangères sont regroupées sous le terme de "Talent" dont le cours et la valeur peut différer d'une région à l'autre en fonction des situations économiques.

Le taux de change est le suivant : 1 Couronne d'Or (co) = 20 Pistoles d'Argent (pa) = 400 Sous (s) et 1 Pistole d'Argent (pa) = 20 Sous (s)
1 couronne d'Or vaut 1 Talent.


L'Empire bat la majorité des pièces en circulation dans le Vieux Monde. Chaque ville frappe sa propre monnaie mais elle se doit de respecter les spécifications définies à Massalia. Dans la pratique, les variations sont monnaie courante (sans jeu de mots). Il est déjà arrivé que la Mort qui s'affiche généralement sur le revers des pièces de Massalia, soit remplacée par un griffon rampant ou par la trinité celte. Le seul point commun entre toutes ces pièces c'est l'effigie du Tribun en fonction qui figure sur l'avers de la pièce. Malheureusement, la profusion des effigies en circulation et des surnoms donnés aux pièces rend la compréhension du système monétaire impérial obscure. Par exemple, la « gelt » désigne une couronne d'or dans le nord, alors qu'on utilise plutôt le « mark » dans l'est de l'Empire. « Cliquante » est une expression des rues qui désigne une pistole d'argent, alors qu'à la campagne on utilise plutôt l'expression « radis » et enfin le terme usuel de Talent entre étrangers. Même le sou a des surnoms évocateurs tout aussi étranges issus des rues de l'Empire, comme la « mitraille » utilisée par les soldats ou le « cliquet » employé par les gamins des rues. La cité-état de Copenhagen, qui est toujours en guerre avec l'Empire et lui revendique le Danemark, d'un point de vue purement technique, utilise le « guilder », une pièce d'or frappée à l'effigie d'un maître de guilde prestigieux. Naturellement, l'apparence des pièces varie grandement.

La Contrefaçon

En raison de la grande variété des pièces en circulation, il est quasiment impossible de retrouver un faussaire. Les « mornifles », comme sont appelées les pièces douteuses dans l'Empire, constituent un problème récurrent que les autorités ne parviennent pas à enrayer. Les faussaires travaillent en effet généralement dans un certain anonymat, car leur activité est un crime souvent puni de mutilations et il n'est pas dans leur intérêt de crier haut et fort que leur œuvre relève de la supercherie.

Les Rogneurs de Monnaies

Les Rogneurs de Monnaies sont des escrocs de petite envergure qui gagnent leur vie en fraudant sur les pièces de monnaie. Les pièces en circulation sur le Vieux Monde sont toutes de formes irrégulières, mais leur valeur est déterminées par le poids de métal qu'elles contiennent ; la marque du gouvernement d'émission sur les deux faces de la pièce est garantes de son poids et donc de sa valeur. Le Rogneurs de Monnaies exploite cette situation en cisaillant ou rognant une petite parcelle de métal. Quand il a fini ses prélèvements sur dix ou vingt pièces, il a récupéré assez de métal pour en fabriquer une nouvelle. Une autre méthode, qui requiert beaucoup d'adresse et de culot, consiste à scier en deux une pièce par la tranche, pour disposer de "deux" pièces et les refiler à un marchand distrait.

Les Faux-Monnayeurs

Les Faux-Monnayeurs sont des criminels bien plus habiles que leurs modestes confères, les Rogneurs de Monnaie. De nombreux forgerons de talent arrondissent leurs fins de mois en fabriquant de la fausse monnaie. Ainsi, un forgeron ou un frappeur peut, en rognant sur la vraie monnaie, se constituer une réserve de métal suffisante pour fabriquer ses propres pièces. En ajoutant des métaux moins nobles et plus communs, les faussaires réduisent le poids et la valeur de la monnaie. Au lieu de gratter les pièces, ils en fabriquent tout simplement, en faisant fondre quelques vraies pièces et en leur adjoignant de l'or ou de l'argent de mauvaise qualité et, peut-être, un peu de plomb pour donner du poids. Les faux-monnayeurs fabriquent leurs propres moules, que ce soit en les gravant, ou en prenant l'empreinte de pièces originales.

La spéculation interdite

C'est le père de Caddaric Aubelune, qui décida de proclamer un édit interdisant la spéculation à la bourse Impériale. Une décision si lourde de conséquence qu'elle aura faillit lui couter sa place et déclencher une guerre civile. En effet, les affairistes faisant des fortunes colossales, l'Empereur craignait de les voir prendre trop de poids dans les affaires politiques et surtout de voir la condition roturière se creuser encore plus. C'est sur les conseils de la tour d'Ivoire, qui remémora un épisode de la monarchie Française pré-Fracturienne à l'Empereur (la révolution Française), que cette décision fut prise. L'Empreur espérait ainsi rendre impossible une révolte bourgeoise financée par la spéculation financière, qui de plus, risquait de conduire à une crise économique sans précédent dans l'histoire de l'Empire.

Un commerce de compensation.
Le Troc


Toutes les transactions du Vieux Monde ne se font pas avec des espèces sonnantes et trébuchantes. Il arrive souvent qu'une personne offre un service ou troque un objet contre celui dont elle a besoin. Dans les bas quartiers des villes, là où la monnaie est rare, on échange le plus souvent sa force de travail contre le produit désiré. Le troc est surtout utilisé à la campagne, où la richesse d'un individu est mesurée par la régularité de ses repas, sa maison et les habits qu'il porte sur le dos. C'est particulièrement vrai chez les chasseurs, les trappeurs, les Elfes et les autres habitants de régions isolées. Dans les villages les plus reculés, un homme avec une centaine de couronnes d'or est finalement aussi pauvre qu'un mendiant de Massalia s'il n'a rien à donner pour manger à sa faim. En effet, la majorité des gens qui vivent dans ces villages ne les quittent jamais et n'ont donc pas l'usage d'une centaine de couronnes d'or. Un boucher pourra par exemple troquer une poitrine de mouton contre une paire de chausses tandis qu'un étameur échangera des couverts contre deux sacs de farine. Quel que soit le produit, la valeur d'échange dépend toujours de la demande. Elle peut donc varier grandement d'un lieu à un autre. Si des couverts ont une utilité quotidienne, un repas n'a plus de valeur une fois consommé. C'est la raison pour laquelle des couverts se négocient généralement contre plusieurs repas, à moins que le village dans lequel le voyageur se rend soit au bord de la famine, auquel cas la tendance s'inversera.

La pratique du troc est relativement simple, comme la plupart des gens qui la pratiquent. Pour estimer la valeur d'un objet il faut prendre en compte son utilité. La nourriture, par exemple, est très utile pour une famille affamée, alors qu'une épée est pratiquement inutile dans un village réputé pour ses forges. Les services peuvent êtres échangés de la même manière que les biens. Un artisan peut échanger une journée de labeur contre un repas, mais dans une ville importante comme Nuln, personne n'échangera un bon repas et un lit propre avec un artisan, sauf si ce dernier est particulièrement doué.





Le Commerce et l'Économie

Introduction


"Lorsque des apprentis ambitieux entrent dans mon bureau, je leur dis toujours que le travail de compagnon marchand est le seul qui permette d’apprendre le métier. Si vous voulez juste gagner votre vie, devenez comptable ou courtier, mais votre boulier ne fera pas de vous un homme riche s’il ne vous sert qu’à compter les sous d’autrui."
- Randolf Schmiermann, ancien Maître de Guilde Marchande de Berne -

Bien que la guerre soit bien trop courante, la vie continue dans le Vieux Monde. Des hommes et des femmes travaillent la terre depuis l'Espagne jusqu'aux frontières orientales de l'Empire et même dans les terres lointaines d'Autriche. Les artisans transforment les matières premières extraites des profondeurs de la terre en produits finis de qualité utiles à la société, du savon aux cottes de mailles. Au péril de leur vie, et de leur fortune, les Marchands sillonnent les routes commerciales de l'Empire, offrant des produits indispensables à la vie à ceux qui ont de l'argent ou des biens à troquer.

La Guilde des Marchands

La guilde des marchands est l’une des plus anciennes institutions de l’Empire. Toute communauté commerciale, quelle que soit sa taille, abrite une guilde des marchands ; de la métropole de Massalia et son réseau labyrinthique de salles de conférence au lointain village d'Ecosse et sa guilde qui se réunit derrière le rideau tiré du relais de coche local. Le rôle principal des guildes des marchands est de protéger leurs membres des irrégularités du marché en imposant des prix et en exerçant leur veto sur des transactions susceptibles d’inonder et de saturer le marché. La politique de l’ombre est de rigueur, chaque membre tentant de faire pression pour que les transactions de ses rivaux subissent le veto et que leurs propres coûts soient réduits. Les guildes servent également de lieux de réunion.


Conditions d'Adhésion

Les candidats doivent suivre un apprentissage avant de devenir des membres à part entière de la guilde. En règle générale, le marchand agissant en qualité de mentor reçoit une part des profits de son apprenti en guise de frais de scolarité. La licence de négoce d’un compagnon permet aux apprentis de traiter avec les marchands certifiés d’autres villes pour le compte de leur guilde. L’apprentissage dure habituellement entre un et six ans, après quoi le mentor décide d’appuyer ou non son élève pour qu’il devienne membre à part entière. Ainsi, moins d’un quart des apprentis deviennent membres de la guilde des marchands, notamment parce qu’il est très difficile de satisfaire aux conditions d’adhésion :

Lettre d’appui du mentor.
Possession de terres et d’une résidence à moins d’une journée de marche de la ville.
Possession d’un entrepôt en ville.
Payement de frais d’adhésion, dont un droit d’entrée de 50 à 100 Talents et 10% de tous les bénéfices réalisés.


Les compagnons négociants, qui sont bien souvent les fils de bourgeois ou d’autres marchands, n’ont parfois pas l’ambition de rejoindre la guilde mais plutôt de parcourir les cours d’eau pour d’autres raisons, qu’il s’agisse de devoirs familiaux, d’opportunités de voyage ou de profits à court terme. Ils peuvent être issus de n’importe quelle carrière, mais les compétences de commérage et l'instruction sont de précieux atouts. En règle générale, les membres à part entière de la guilde appartiennent à l’une des carrières suivantes: Bourgeois, Émissaire elfe, Intendant, Maître de guilde, Marchand ou Politicien. Privilèges et restrictions Tous ceux qui ne sont pas membres, ce qui inclut notamment les marchands ambulants, ne sauraient vendre pour plus de 20 talents de biens par semaine. Les transactions qui dépassent cette somme sont délictueuses. Les apprentis détenant une licence de négoce de compagnon ont le droit de vendre jusqu’à 200 talents de biens par semaine. Enfin, les marchands de plein droit ne sont pas concernés par cette restriction. À noter que les quotas de vente varient d’une guilde à l’autre. Les membres et compagnons désireux de mener une transaction dans une ville tenue par une autre guilde de marchands doivent déclarer leurs marchandises à la guilde locale, préciser la nature de leur affaire présumée et présenter leur licence ou sceau de guilde. Une fois la transaction bouclée, un autre rapport doit être remis à la guilde locale. Dans le cas contraire, le contrevenant est passible d’une amende payable à la guilde, dont le montant est égal à 40 talents ou aux bénéfices ayant dépassé le quota mentionné plus haut (on retiendra bien sûr la somme la plus élevée). La faute peut également nuire à la réputation de la guilde d’origine du contrevenant, mais la commission ne s’aperçoit parfois des infractions qu’au moment de l’inspection des rapports annuels.


Relations des Guildes et Politique

De bonnes relations entre guildes sont toujours bénéfiques. Souvent, les marchands mettent un pied dans l’engrenage commercial par leur corps de métier et sont membres de plusieurs guildes. Il relève des compétences des guildes de marchands de surveiller les échanges entre fournisseurs et détaillants, mais elles se tiennent généralement à distance, préférant laisser les guildes de métiers négocier directement avec les producteurs locaux.

La Noblesse

La Noblesse Impériale voit aujourd’hui encore le commerce comme une occupation de roturier. Du reste, c’est son mépris des corvées qui a permis aux marchands de gagner en richesse et en influence. Les taxes de transport ne constituent qu’une infime fraction des bénéfices commerciaux. Dans le même temps, seigneurs et barons versent bien souvent des intérêts substantiels aux marchands qui leur font crédit. Le prêt d’argent est d’ailleurs un moyen de pression politique pour les guildes de marchands.

Mais parfois, la noblesse lève un impôt qui déséquilibre le marché. Ce fut le cas en 2521, lorsque les nouvelles de l’invasion de Sacreblanc arrivèrent aux oreilles de la Ligue de germanique. Les échoppes des forgerons furent ainsi vidées en quelques semaines par des paysans terrifiés qui dépensèrent toutes leurs économies pour s’armer. Lorsque le Margrave Mach ne put équiper une division complète de réservistes, il imposa rapidement la Surtaxe d’Armement qui doubla le prix des armes, armures et chevaux, si bien que l’ensemble de ces biens devint inabordable pour la population, à l’exception de ses soldats. En l’espace de quelques mois, des nobles de d'Autriche, de Suisse et de france lui emboîtèrent le pas, et rapidement, même des nobles de la loingtaine Ecosse levaient la Surtaxe d’Armement pour récolter les fruits d’un marché en ébullition.

Quelques marchands, triés sur le volet, se voient accorder des permis de commerce militaire par les seigneurs locaux, qui les exemptent des Surtaxes d’Armement et leur permettent de vendre librement des armes. Les marchands désireux d’éviter cet impôt doivent posséder un permis de commerce militaire et être membres à part entière d’une guilde de marchands. Ainsi, une licence de négoce de compagnon n’est pas suffisante. Un individu qui vend des armes ou des chevaux sans les papiers nécessaires fait tout simplement de la contrebande.

Arrimeurs et Charretiers

L’embauche d’Arrimeurs et de Charretiers est très strictement réglementée. Les marchands doivent engager des membres de la Guilde des Arrimeurs pour charger et décharger les barges. La Guilde des Charretiers bénéficie quant à elle d’un monopole similaire sur les chariots entrant en ville. Le fait d’engager des ouvriers n’appartenant pas aux guildes se traduit généralement par des actes de vandalisme sur les marchandises.

Autres Institutions

En plus des guildes de marchands, différents paramètres et organisations touchent de près au commerce dans l’Empire et au-delà. Toutes les institutions qui suivent constituent des bienfaitrices ou rivales potentielles pour ceux impliqués dans le monde passionnant du commerce.

Société de Commerce

Quand des marchands investissent conjointement dans une entreprise, les bénéfices sont partagés, mais il en va de même avec les risques et les frais généraux. Ces entreprises regroupent parfois les maisons marchandes de villes en concurrence directe. Bien souvent, lorsque les investisseurs sont également membres de la commission, les grandes sociétés de commerce sont exemptes des restrictions imposées par les guildes.

Maisons de Prêt

Il est également possible de faire de gros profits avec les intérêts générés par le prêt d’argent. Le marchand est légalement protégé contre les impayés et les clients manquant à leurs engagements sont incarcérés, à moins qu’un arrangement ne soit trouvé. Les nobles endettés ont droit à d’innombrables privilèges et cadeaux fiscaux en guise de remboursements de prêt. Une maison de prêt est gérée comme une entreprise. Les prêts ne sont généralement accordés qu’aux membres de la guilde jouissant d’une bonne considération et disposant d’une résidence fixe, une forme de nantissement étant généralement requise. Les contrats varient, mais globalement, les prêts sur 3 mois à 20% sont fréquents. Pour obtenir un prêt plus long, une somme plus élevée ou un taux d’intérêt plus faible, vous aurez besoins de solides garanties, ainsi que d’un passé sans tache.

Agents de Vente, Courtiers et Comptables

Les agents de vente servent en quelque sorte de messagers entre les marchands. À Londre, Massalia et Rome, où les transactions commerciales se déroulent via une place boursière, ils remettent les offres aux courtiers. En règle générale, les marchands engagent un comptable à temps plein par tranche de Talents de chiffre d’affaires annuel. Les apprentis peuvent servir leur mentor en qualité d’agents de vente ou de comptable plutôt que de compagnons négociants. Le travail de courtier demande une personnalité un peu spéciale, sans oublier de bonnes capacités en baratin et commérage.

Religion et Flux

Les responsabilités civiles et commerciales remplissent assurément les journées des marchands, ce qui ne leur laisse guère de temps pour prier ou étudier. Les marchands qui entrent au conseil municipal écoutent attentivement les préoccupations du clergé et soignent leur image publique. Les dons à des œuvres caritatives permettent en partie de dissiper les soupçons de corruption, si bien qu’un échevin malin profitera de sa place pour accroître ses gains commerciaux sans compromettre ses devoirs civils.

Les journaux intimes des marchands sont pleins de confessions personnelles et de laïus alambiqués avec lesquels ils espèrent pouvoir réconcilier cupidité matérielle et vérité spirituelle. Ces journaux valent parfois une véritable fortune pour les voleurs entreprenants qui versent dans le chantage. Parfois, ils peuvent même attirer l’attention de Répurgateurs. Après tout, les expéditions commerciales remettent parfois sur le marché des objets qu’il aurait mieux valu laisser là où ils dormaient…

Sociétés Secrètes

La transparence publique et le népotisme corporatif conduisent parfois les marchands à fonder des sociétés secrètes dont le but peut être d’entretenir l’esprit de compétition, d’aliéner des concurrents ou de trouver une forme d’illumination spirituelle. L’appartenance à ces sociétés secrètes est très hiérarchisée, le cercle intérieur étant souvent constitué des co-investisseurs d’une société de commerce. Les membres subalternes ne sont pas toujours au courant des véritables objectifs de la société et sont tout simplement heureux de pouvoir la rejoindre. À noter que parfois, ces sociétés pratiquent le flux Rituel. En somme, ils utilisent des rituels liés aux flux pour influencer le cours des évènements et améliorer leurs profits, ce qui est normalement rigoureusement interdit dans l'Empire.

Les Mécanismes Économiques

L'économie de l'Empire repose sur divers procédés. Les matières premières sont cultivées ou extraites pour être vendues aux artisans qui, à leur tour, les transforment et les vendent à la population. Les paysans travaillent dans les champs pour récolter des céréales et des légumes, ou élèvent du bétail qu'ils abattent ensuite pour vendre la viande et les peaux aux artisans locaux comme les tanneurs, les bouchers ou les meuniers. Les mineurs extraient des montagnes le minerai qu'ils vendent aux ferronniers et aux forgerons qui, à leur tour, créent des armes, des armures et des bijoux. La plupart des artisans vendent leur production sur un marché local, car rares sont ceux qui ont les ressources pour se déplacer dans d'autres villages. Ils dépendent donc des négociants pour vendre leur marchandise à travers le reste de l'Empire, ou même plus loin dans le Vieux Monde.

Les Commerçants

"La clé d'un bon partenariat est d'être suffisamment honnêtes l'un envers l'autre pour servir les mêmes mensonges à nos concurrents."
- Un négociant anonyme -

Les Marchands sont des spéculateurs qui ravitaillent les agglomérations en marchandises de toutes sortes, cherchant évidemment les marchés où ils feront les plus gros profits, quand bien même la spéculation est théoriquement interdite dans l'Empire.

Situé au bas de l'échelle des Marchands, le colporteur ou camelot parcourt les routes en portant sur son dos les produits qu'il vend de village en village. N'ayant que rarement des espèces sur lui, ce vendeur itinérant troque les marchandises qu'il réussit à se procurer, c'est-à-dire le plus souvent autant de produits de qualité que de camelote. Les colporteurs ne vendent presque jamais de nourriture, car ils ne disposent pas de moyens de transport suffisamment rapides pour livrer leur marchandise avant qu'elle ne pourrisse. Ils travaillent généralement avec six à douze villages qu'ils rallient périodiquement. Les plus fortunés peuvent s'offrir les services d'un ou deux gardes du corps, mais cela reste très rare, car si un colporteur peut se permettre une telle dépense, il ne se déplace généralement plus à pied.

Supérieurs directs des camelots, les Marchands vont du petit négociant qui travaille avec une poignée de villes au puissant seigneur qui importe et exporte dans les moindres recoins de l'Empire. Ils ont rarement affaire à la population car ils traitent en gros, vendant généralement leurs biens aux Bourgeois et aux Artisans. Dans les villes, ils se regroupent généralement en guildes pour défendre leurs intérêts, car les guildes commerciales sont très influentes au sein de l’Empire et elles grappillent lentement mais sûrement le pouvoir de la Noblesse du Vieux Monde. Toutefois, bien qu'elles soient importantes au niveau local, les guildes ne peuvent rivaliser avec la puissance des grandes maisons marchandes, même si les Marchands les moins fortunés soient tout de même très riches, et beaucoup usent de leur argent pour s’acheter des titres ou marier leurs enfants à des Nobles. La plupart des négociants s'établissent dans une ville d'où ils gèrent leurs affaires. Certains disposent de navires, de péniches ou de caravanes qui leur permettent d'approvisionner les cités côtières ou les régions les plus reculées.

Aussi florissantes que soient les affaires d'un négociant, il ne pourra jamais concurrencer les grandes maisons marchandes. Dirigées par des princes Marchands qui jouissent d'un pouvoir à peu près équivalent à celui d'un roi, c'est le cas notamment en Italie qui souffre de trafic d'influence de cette sorte. Elles font la pluie et le beau temps sur leur zone d'influence. Pour augmenter le prix d'une marchandise, les grandes maisons marchandes se contentent d'interrompre l'approvisionnement d'une cité. Pour le baisser, elles se contentent d'inonder le marché, ce qui dissuade immédiatement toute concurrence. Disposant d'un vaste réseau de comptoirs et d'employés à travers le Vieux Monde, les grandes maisons marchandes réalisent des profits considérables en négociant leurs marchandises directement chez le producteur, et en les revendant dans les cités où la demande est la plus importante.


Dernière édition par Caddaric Aubelune le Mer 14 Fév - 13:05, édité 1 fois
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Caddaric Aubelune
Caddaric Aubelune
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Administration de l'Empire Celte Empty
MessageSujet: Re: Administration de l'Empire Celte   Administration de l'Empire Celte I_icon_minitimeJeu 21 Déc - 16:29


Impôts et Taxes

Un vol légalisé

Les impôts font partie du quotidien des habitants de l'Empire. Bien que les collecteurs de taxes soient répandus, seuls une moitié des impériaux paient effectivement leurs impôts, bien que ce pourcentage soit supérieur en ville. Toutefois, cela ne fut pas toujours le cas. Autrefois, avant l'émergence de la classe moyenne, les paysans de l'Empire n'étaient considérés que comme des propriétés, ils devaient donc fournir une part substantielle de leur production à leur seigneur qui, en échange, assurait leur protection. Néanmoins, depuis l'apparition de la Bourgeoisie, les gouvernements ont été obligés d'adopter une tout autre approche.

Les impôts peuvent être levés à différents niveaux. L'Empereur lève des impôts pour entretenir sa cour et financer ses armées ; les souverains provinciaux le font pour leur cour et leurs armées, mais aussi pour l'entretien et la création de routes, de canaux, etc. Les conseils municipaux prélèvent des taxes pour financer les Gardes, les Patrouilles Rurales ainsi que les murs de leurs villes, les bâtiments et services municipaux, etc. Il n'est pas surprenant de constater que la liste des choses qui peuvent être taxées est quasiment infinie et il existe autant de types d'impôts qu'il existe de moyens de les éviter. En fait, chaque province possède son propre système de taxation. Les citoyens de L'Empire acquittent une taxe indifférenciée de une Couronne d'Or par personne ; les péages sont taxés pour l'utilisation des routes, ponts et canaux ; l'entrée et la sortie des villes donnent droit à la perception d'une taxe pour tous les non-habitants. Il en va de même pour les ventes de marchandises que réalisent les Marchands, etc.

Comme il est de notoriété publique que seules les classes laborieuses sans propriétés et n'appartenant pas à des Guildes acquittent effectivement toutes les taxes, on comprend que la charge qui pèse sur les pauvres est incroyablement lourde. Les Nobles ne payent pratiquement aucune taxe et les exemptions libèrent nombre de villes et de Guildes d'impôts spécifiques. C'est en grande partie pour cette raison que l'Empereur est forcé de créer de nouvelles taxes aussi fréquemment. À l'heure actuelle, on raconte que Caddaric Aubelune, sincèrement soucieux du bien-être de sa populace et en conflit avec les privilèges fiscaux, cherche à réformer la fiscalité de l'Empire pour que l'impot soit enfin appliqué à toutes les couches sociales de l'Empire. Si cette rumeur fait des éloges dans le petit peuple, au sein de la bourgeoisie et de la noblesse, cela ne fait que lui créer plus d'ennemis qu'il en a déjà.

En fait, il existe tant de provinces, de cités, d'individus et de charges qui bénéficient d'une exemption de paiement de taxes et de l'obligation de fournir des troupes à l'Empire qu'il s'est produit de longues périodes pendant lesquelles la défense du royaume n'était plus assurée. Caddaric Aubelune, comme nombre de ses prédécesseurs, a été forcé d'ordonner à ses agents du trésor de concevoir de nouvelles taxes (sur l'imprimerie, la poudre, la prostitution, les paris dans les arènes, etc. ). Cela fait, il a dû concéder diverses exemptions à des groupes d'intérêts qui se sont unis pour le défier. De nouvelles taxes sont créées tous les mois et il existe une "corporation" d'escrocs qui voyagent de ci de là afin de prélever, pour leur compte, des taxes que l'Empereur n'a pas encore songé à créer.

Toutefois, les gouvernements ne sont pas les seuls à demander de l'argent, les guildes, les corporations et les cités-états prélèvent également leurs parts de taxes, de même que les organisations criminelles.

Type d’impôt les plus fréquents

La Ceinture

Prélevé dans les périodes de disette et de guerre, cet impôt est calculé en fonction du tour de ceinture. En théorie, les personnes en surcharge pondérale doivent s'acquitter de cette taxe, mais en pratique seules les moins riches s'en acquittent car les nantis corrompent généralement les collecteurs, s'offrent un corset ou engagent une doublure.

Le Cens

Tous les cinq ans, les habitants de l'Empire doivent rejoindre la grande ville la plus proche pour se faire recenser avec leur famille auprès du gouvernement local. Cela permet au seigneur d'estimer le nombre de ses sujets et d'incorporer des conscrits en cas de conflit. Chaque famille doit payer 1 pa pour chaque homme du foyer, 6 s pour chaque femme et 3 s pour chaque vache. Cet impôt direct a donné lieu à de vastes fraudes, qui consistent entre autres à déguiser les garçons en petites filles, ou même à cacher les enfants jusqu'à ce qu'ils soient en âge de travailler. En période de guerre, les gouvernements locaux maintiennent le cens, ce qui provoque d'inévitables révoltes.

La Contribution des Fenêtres

Rendu célèbre à cause des émeutes des fenêtres de Massalia, cet impôt direct est un moyen rarement utilisé pour prélever des fonds. Les propriétaires sont censés s'acquitter d'une taxe fixe pour chaque fenêtre de leur demeure. On peut y échapper en murant les ouvertures, en corrompant les officiels ou en niant en être le propriétaire. De nombreuses familles Nobles affirment ainsi que leurs ancêtres n'ont jamais acheté la maison dans laquelle ils vivent, qu'il n'existe aucune preuve d'achat et, qu'en conséquence, ils n'ont pas à payer cette taxe.

Le Dixième et le Quinzième

Chaque communauté de la taille d'un village doit remettre au collecteur de taxes un dixième de ses revenus de l'année écoulée. Dans les autres communautés, la population verse un quinzième de ses recettes. Les collecteurs de taxes encaissent la somme directement chez le maire ou le prefet. Ce dernier prélève tous les six mois les revenus nécessaires auprès de la population en attente de la visite du collecteur.

Frais Bancaires

Très répandu en ville et dans les cités les plus importantes, cet impôt est aussi impopulaire qu'inévitable. Les taux varient, mais son principe est toujours le même. Un montant fixe est prélevé sur chaque dépôt et retrait en banque. Dans l'Empire, le taux s'élève à 1 talent pour l'Empereur, talent pa pour la banque, et 1 s pour le banquier par tranche de talents. Les lettres de crédit et les billets à ordre sont soumis à des taux bien plus élevés, souvent deux à trois fois le montant habituel.

La Licence

Assez répandue dans l'Empire, la vente de licences est un moyen pratique de prélever des fonds sur la population. Les licences vont des plus communes, la chasse et la pêche, aux plus étranges, comme le port d'un chapeau ou la possession d'un furet. Elles sont collectées par de nombreux inspecteurs en ville, qui se font bien plus rares à la campagne. Il arrive parfois qu'un seigneur vende une licence à l'année pour accroître ses revenus rapidement mais, généralement, les licences ont une durée de vie assez courte.

L'Oreille

Cet Impôt est un défis lancé à l'Empereur par certains Tribuns (aux Empereurs même) durant la crise des Trois et qui s'applique toujours aujourd'hui. Généralement levé sur la population Elfe, cet impôt s'élève à une pistole d'argent par oreille, sous peine d'amputation. Les gardes aux portes des villes, les guildes ou les cités-états indépendantes utilisent souvent cet impôt pour insulter et discriminer les maisons marchandes Elfiques. Évidemment, les collecteurs ne viennent prélever cet impôt que s'ils sont sûrs de pouvoir le faire en toute tranquillité. Alors même que l'Empereur est un Sombre, donc un Elfe Noir, plusieurs celui-ci a tenté de mettre fin à cet impôt, car c'est une véritable affaire politique. Un édit Impérial interdit cette pratique sous peine de mort, pourtant, cela n'empêche pas de l'exécuter et il arrive fréquemment que cela donne lieu à des punitions sanglantes ordonnées par la dignité Impériale.

Le Pourboire

Cet impôt, qui est plus une forme d'extorsion qu'une taxe, est utilisé par les dirigeants qui désirent équiper une nouvelle unité ou financer un conflit armé. Les sergents recruteurs, les hérauts et les sections musicales de l'armée, tambours, fifres et trompettes, s'installent dans une ville et jouent jusqu'à ce qu'ils aient récolté la somme nécessaire en « pourboire ». Les officiers peu scrupuleux sont connus pour jouer des jours entiers, envoyant leurs soldats réveiller la population au milieu de la nuit en frappant leurs armes sur leurs boucliers pour leur forcer la main.

Les Collecteurs de Taxes

La collecte d’argent pour le compte des autorités est un travail ingrat, mais le faire en milieu sauvage est synonyme de peine de mort. Les Collecteurs de Taxes vivent dans de petites maisons isolées, sur le bord des routes, et encaissent l’argent des voyageurs. L’argent perçu est alloué à l’entretien des routes, mais cela n’empêche pas les voyageurs de protester, de frapper ou de tuer les Collecteurs de Taxes qui tentent simplement de faire leur travail. Comme si cela ne suffisait pas, leurs maisons font des cibles de choix pour les bandits. D'une manière générale, la vie de Collecteur de Taxes présente tellement de dangers que peu d’individus s’attardent à ce poste malgré le salaire élevé qu’il propose.

D'un autre côté, les Collecteurs de Taxes ont toute latitude pour exercer leur métier, car tant que la somme voulue est encaissée, personne ne se pose de questions sur la manière avec laquelle les fonds ont été levés. De nombreux seigneurs - ou guildes - font confiance à des bandes de mercenaires pour collecter les taxes. Ces hommes sont de redoutables combattants et d'âpres négociateurs. Ainsi, avec le temps, de nombreuses compagnies de mercenaires spécialisées dans la levée d'impôts se sont formées, les plus célèbres étant les compagnies des cités et villages de Flandre. Ces hommes lourdement armés sont réputés pour toujours parvenir à leurs fins, quel que soit leur adversaire, vivant ou mort-vivant.




Le Système Judiciaire : Crimes et Châtiments

La légalité et la justice sont loin d'être synonymes.

"Tuez-le et découpez-le en morceaux ! Nous disperserons ses membres pour que son esprit ne puisse revenir harceler d'avantage les habitants de ce village ! Maintenant, amenez l'accusé suivant ! La journée a été longue et j'en ai plus qu'assez de ces paysans et de leurs mensonges."
- Juge Itinerant Emil Trachel -

L'Empire reste une contrée prospère, même après la Tempête de la guerre des mille royaumes, et la fortune coule le long de ses rivières et de ses routes comme si elle constituait son fluide vital. Les richesses se déposent en sédiments dans les villages et les villes, grandes et petites. Elles se dissimulent dans le plancher de la masure d'une lavandière, dans le coffre-fort du manoir d'un avare ou dans les caisses scellées entreposées dans la soute d'un bateau de commerce. La fortune peut prendre bien des aspects : pièces de monnaie, bijoux, fourrures, liqueurs rares en provenance des recoins les plus éloignés du monde ou même artefacts magiques auxquels il aurait bien mieux valu ne pas toucher. Et partout où s'accumulent des richesses, il y a ceux qui veulent se les approprier, sans se soucier de ce qu'en pensera leur légitime propriétaire.

Mais la criminalité n'est pas uniquement liée à l'or et aux biens : un assassin ne se soucie pas des bagues de la comtesse qu'il est chargé d'égorger. L'adepte d'un culte n'estime pas un livre interdit à la somme d'argent qu'il représente, il est avide d'acquérir le savoir qu'il contient. Une fois cette connaissance acquise, le livre devient inutile. Et tout l'or et les joyaux du monde ne peuvent sauver un sorcier renégat lorsque les Répurgateurs lui mettent la main dessus.

La justice de l'Empire est rapide et impitoyable, même trop parfois, surtout dans les villages éloignés des grandes villes. Ceux-ci appliquent leur propre justice, exigeant souvent d'un juge qu'il se montre impitoyable lorsque la culpabilité d'un criminel est évidente. Malheureusement pour l'accusé, cette justice lui est rarement favorable. Ce sont invariablement les gens différents où mal-aimés qui sont montrés du doigt lorsqu'un enfant tombe malade "sans aucune raison" où qu'une vache ne donne plus de lait, et même s'ils ont la preuve indéniable de leur innocence, leurs protestations tombent souvent dans l'oreille d'un sourd car il n'y a pas de méthode plus efficace pour mettre fin à une dispute que de tuer l'une des deux parties.

Dans les grande villes, les différents corps de représentant de la loi (patrouilles rurales, gardes des villes et des cités, etc. ) ont largement de quoi se tenir occupés et s'en remettent souvent au principe qui veut qu'un suspect soit présumé coupable jusqu'à ce que son innocence ait été prouvé. Les gens devront se montrer prudent face à un représentant de la loi, même s'ils sont innocents, un comportement arrogant ou condescendant est le plus sûr moyen de se faire arrêter.

Les coupables devront se montrer encore plus précautionneux. Si le délit est de nature bénigne, la corruption peut être une solution, spécialement si elle est présentée comme le paiement immédiat d'une "amende", mais si cette offre est refusée les choses peuvent aller encore plus mal. Les délits plus graves (vol, effraction, etc. ) mènent souvent, mais pas toujours, devant le plus proche magistrat. Si le suspect décide de résister à l'arrestation, il est probable que les représentants de la loi choisiront de rendre justice sur place, ce qui se terminera généralement par l'enterrement du fautif dans une tombe anonyme. Des crimes tels que les vols de chevaux, les meurtres et autres sont considérés avec une telle haine que l'on ne peut souvent s'attendre à aucun pitié de la part des représentants de la loi.

Une fois en état d'arrestation, les présumés coupables peuvent ou non être jugés. Cela dépend souvent de leur condition sociale et des preuves rassemblées contre eux. À moins que les preuves ne soient véritablement irréfutables, il est très rare que des Nobles ou de riches Marchands soient jugés ; quelques Talents bien placées suffisent souvent à faire abandonner les procédures.

Les pauvres, eux non plus, ne sont que rarement présentés à un tribunal. Soit ils croupissent en prison pendant des années, soit ils sont envoyés dans des colonies pénitentiaires où ils cassent des cailloux ou réparent des routes. À l'occasion, un pauvre pourra se retrouver face à un tribunal, mais ce sera pour répondre à des accusations à la place d'un Noble qui a pu, à force de pots-de-vin, convaincre la justice de trouver un autre coupable. Il est assez courant de voir des gens de classe moyenne amenés devant un tribunal pour répondre d'une accusation précise, se faire accabler par toutes sortes d'accusations diverses. En effet, il est d'usage d'ajouter à l'accusation principale autant de charges que possible afin de couvrir des crimes jusque là insolubles.

Ceux qui sont amenés devant un tribunal ont toutes les chances de faire face à des procédures longues et très coûteuses où, en dehors de toutes preuves, ils risquent fort d'être déclarés coupables s'ils ne disposent pas de fonds substantiels ou d'une solide réputation publique, à moins qu'il n'y ait un autre suspect (de préférence de moindre standing). Suivant la nature du crime, le verdict sera habituellement l'exécution, ou une longue période d'incarcération. Parfois, des innocents pauvres retrouvent la liberté mais, le plus souvent, ils finissent par être punis pour des crimes qu'ils n'ont pas commis et dont ils n'ont jamais entendu parler.

Crimes et Criminels

La criminalité prend toutes sortes de formes dans l'Empire. Les délits les plus fréquents sont ceux qui se commettent à rencontre de la propriété d'autrui. Dans les villes et les cités de l'Empire, les cambriolages ordinaires sont si fréquents qu'il existe des spécialités : les « pêcheurs » utilisent des perches équipées de crochets pour extraire les objets précieux de pièces dont la fenêtre est restée ouverte, tandis que les « taupes » se font passer pour de fidèles serviteurs alors qu'elles sont en reconnaissance dans une résidence ou dans un commerce. La taupe est généralement une jeune femme. Après quelques mois, celle-ci donne sa démission et va remettre à ses complices les plans et les repères qui leur permettront de savoir où se trouve le butin, dans quelles pièces dorment les habitants de la maison visée et ainsi de suite. En moins d'une semaine, ses compères frappent et la cible est nettoyée.

Les attaques à main armée et les extorsions sont également très fréquentes, ce qui incite ceux qui peuvent se le permettre à engager des gardes du corps. Pour ceux qui n'en ont pas les moyens, se déplacer dans les rues ou tenir un petit commerce peut se révéler un véritable cauchemar : la jolie femme qui vous bouscule par inadvertance peut tout aussi bien l'avoir fait dans l'intention de vous distraire afin de vous empêcher de remarquer la lame qui vient de couper les cordons de votre bourse ; et ces « messieurs » en vêtements sombres, à la carrure impressionnante, qui viennent de pénétrer dans votre boutique ne sont peut-être pas là pour acheter vos produits mais plutôt pour vous informer des gros risques d'incendie que vous courez et vous expliquer comment vous pouvez les éviter grâce au versement de coquettes sommes en liquide.

Les Escrocs sont légion. Certains se présentent sous l'aspect d'honnêtes hommes d'affaires vendant des objets exceptionnels ou des panacées miraculeuses, tandis que d'autres se travestissent en personnages religieux ou en envoyés officiels du gouvernement pour gruger les esprits trop confiants. L'année dernière à Dijon, un homme en livrée impériale est entré au pas de charge dans l'hôtel de ville et a exigé qu'on lui remette le contenu des caisses de la ville « pour financer les armées de l'Empereur qui se trouvent dans une situation critique ». Les Bourgmestres l'ont cru, lui ont donné l'argent, puis il a quitté la ville d'un pas énergique et on n'en a plus jamais entendu parler. À ce jour, l'homme, que l'on ne connaît que sous le nom de « capitaine Franz », n'a toujours pas été pris en dépit de l'énorme récompense offerte pour sa capture.

La criminalité ne se limite pas non plus aux villes. Les détrousseurs, les naufrageurs et les pirates représentent un danger sur presque toutes les voies de navigation de l'Empire, où ils volent des cargaisons, des bateaux et enlèvent même des personnes.

Même en temps de paix, les routes peuvent se révéler dangereuses car des bandits de grands chemins s'attaquent aux voyageurs malchanceux tandis que des bandes de malandrins prennent d'assaut les péages, les fermes ou les auberges isolés pour les mettre à sac. Maintenant que la guerre est passée par là, les nombreuses troupes de réfugiés sont la cible des individus les moins scrupuleux qui font leur proie de ces pauvres gens prêts à tout pour survivre. On a même entendu parler de parents ayant vendu leurs enfants à des organisateurs de combats de gladiateurs ou comme « serviteurs », dans l'espoir qu'ils pourraient au moins avoir un abri et un peu de nourriture. Dans la débâcle de la bataille de la ligne rouge, des bandes de criminels ont pris possession de tout ce sur quoi ils ont pu mettre la main, offrant une « protection » à ceux qui n'ont pas réussi à s'enfuir, en échange de leur obéissance et de leur argent. Le comte von Raukov s'est bien juré de nettoyer ses terres, mais la situation actuelle est trop incertaine pour qu'il puisse entreprendre quoi que ce soit pour le moment.

Cependant, tous les malfaiteurs ne travaillent pas au grand jour. Certains font fortune en fournissant des services, tels que le moyen d'écouler commodément les marchandises volées. Ces receleurs acquièrent les objets pour une fraction de leur valeur (un peu plus cher si le risque est minime, moins si l'objet est particulièrement sensible) puis les revendent avec un bon bénéfice à l'un de leurs clients ou même à un autre receleur. Toutefois, les lois impériales ne font pas beaucoup de différence entre celui qui vole et celui qui revend le fruit du larcin, par conséquent les receleurs sont généralement des gens très prudents.




La Loi

Introduction

Au sein de l'Empire, l'interprétation de la loi est un art ésotérique et compliqué. On dit qu'en difficulté, la maîtrise des matières légales vient juste après l'étude du flux. Au temps de Tod, la loi était un assemblage assez simpliste de coutumes tribales et du droit du plus fort qui résultat de la période chaos qu'avait engendré la première guerre de la Fracture. Au fur et à mesure du développement de l'Empire, les premiers éléments du droit de la propriété ont commencé à prendre forme, pour protéger les droits des seigneurs féodaux et non ceux des gens du peuple. Mais c'est seulement récemment, avec l'ascension de la classe moyenne, que la loi s'est écartée de cette tradition et qu'elle est devenue une affaire de droit public.

En règle générale, lorsque quelqu'un commet un crime, deux systèmes légaux au moins peuvent entrer en concurrence ou en conflit. La législation bien ordonnée des cités franches et des villes se heurte à la justice expéditive des patrouilleurs. Les circonvolutions des ordonnances religieuses rivalisent avec les règlements des guildes. La parole d'un Aristocrate équivaut souvent à une sentence de mort, tandis que les lois orales des guildes de voleurs exercent leur influence invisible sur les criminels comme sur leurs victimes. Le résultat finit par constituer un inextricable labyrinthe de juridictions contradictoires dans lequel une affaire peut rester enlisée pendant des semaines, voire des mois ou même des années. Compte tenu de la complexité de la loi et de ses procédures, le vieux dicton français sonne assez vrai : "Je garde mes ennemis à l'œil et mon avocat plus encore."

La Législation Impériale

En théorie, l'Empereur a la capacité de mettre en place toutes les lois et tous les règlements qu'il désire et de les appliquer à l'Empire tout entier. La vérité est plus nuancée, car les lois doivent être examinées par la Chambre des Primats, qui font leurs rapports aux Tribuns. Lorsque l'Empereur se montre faible, un compte rendu défavorable est souvent l'excuse qu'espère un Tribun pour ne pas appliquer la loi en toute discrétion, ou même pour l'ignorer carrément. Dans de semblables cas, si l'Empereur est déterminé à faire respecter sa loi, il peut exercer des pressions diplomatiques ou même publiques sur le Tribun récalcitrant pour le faire revenir dans le rang. Dans la plupart des cas, ceci suffit à le contraindre d'accepter, à contrecœur. Mais si le Tribun est fermement résolu à désobéir, l'Empereur peut alors invoquer un cas de force majeure et faire porter le cas devant son propre tribunal. Dans de rares cas, si un Tribun persiste à braver ses ordres, l'Empereur peut aller jusqu'à recourir à l'action militaire, comme ce fut le cas lorsque Wilhelm, un ancêtre de Caddaric, intimida le Tribun Grunwald de Stuttgart, dans l'affaire de la révolte contre la Taxe sur les Entremets de 2433.

Les lois impériales concernent surtout les impôts et les revenus, la lutte contre les menaces internes et étrangères, la réglementation sur la sorcellerie et l'élimination des cultes trop violents. De nombreux empereurs ont revendiqué le droit d'arbitrer la succession aux trônes de la Triun lorsque celle-ci était contestée et même, dans certains cas extrêmes, le droit de déposer des Tribuns, d'élever de nouvelles familles à la dignité Électorale ou même de concéder des provinces entières à un autre Tribun que le leur, comme ce fut le cas pour le Drakwald sous l'Empereur Mandred. Bien que ces pratiques trouvent leurs origines dans de très anciennes législations et que le précédent ait été établi par Hekcbert lui-même, aucun Tribun ne veut reconnaître ce droit officiellement et tous s'y opposent dans tous les cas, exceptés les plus désastreux, de crainte de laisser s'établir un précédent officiel.

Il existe des tribunaux impériaux dans toutes les principales cités de l'Empire, y compris les capitales des grandes provinces, dont les juges sont nommés par l'Empereur par l'intermédiaire du Secrétariat du Procureur Général. Toutefois, à cause de juridictions concurrentes et de traditions existantes depuis plusieurs millénaires, ces tribunaux se trouvent souvent en conflit avec les organismes locaux. Dans les provinces, il n'est pas rare de voir une session du tribunal impérial interrompue par des huissiers provinciaux brandissant une citation par laquelle on leur confie l'autorité sur une affaire, ce qui déclenche d'interminables batailles juridiques, pendant que les prévenus ou les parties impliquées dans une affaire civile sèchent sur pied en attendant l'issue de la querelle.


La Législation Provinciale

Dans les grandes provinces, le droit de législation fait partie des prérogatives des Tribuns. Comme l'Empereur au-dessus d'eux, ils ont le pouvoir de promulguer les lois qu'ils estiment nécessaires et d'exiger que l'on s'y conforme, bien que les traditions en la matière puissent varier d'une province à l'autre. Dans les provinces autocratiques, comme la France et l'Angleterre, toute l'autorité repose entre les mains du Tribun, dont le pouvoir ne connaît pas d'autres limites que celles que lui imposent la tradition et les opinions de ses vassaux et de ses conseillers les plus éminents, exprimées de façon officieuse. D'autres provinces sont gouvernées de façon plus démocratique, comme l'Italie par exemple, où l'Empereur (et Tribun) Matthéus instaura un parlement au château de Vénétie dans lequel les Nobles, les dignitaires des cultes et les citoyens éminents sont autorisés à exprimer leurs recommandations et à approuver les lois et les taxes provinciales. Ce parlement tient également le rôle de cour d'appel. Cependant, c'est tout de même le Tribun d'Italie qui a le dernier mot.

Les lois provinciales s'intéressent surtout aux affaires civiles et criminelles : les atteintes à la propriété d'autrui et aux personnes et les procès dans le domaine civil. Dans les zones rurales, c'est toujours le droit féodal qui prévaut et un contrevenant peut rester en liberté conditionnelle ou être détenu en vue de son procès à la cour seigneuriale du hobereau local. Dans le nord et l'est, les audiences se tiennent devant le châtelain du lieu ou son bailli. Dans le sud et l'ouest, la tradition veut que le jugement soit effectué devant un jury constitué des adultes que l'on aura pu trouver et qui paraissent remplir les conditions requises. Ainsi, des aventuriers pourraient se trouver enrôlés de force par le bailli d'un baron pour faire partie d'un jury, alors qu'ils espéraient aller piller une tombe des environs ! Naturellement, le défaut de comparution constitue un crime en lui-même. Les appels sont autorisés dans toutes les régions, mais il peut s'écouler des mois avant que ceux-ci soient entendus et dans l'intervalle, des officiers locaux trop zélés peuvent avoir appliqué la sentence.

Il existe d'innombrables lois dans les registres provinciaux ; il y en a tant et tant que le pauvre citoyen moyen n'a généralement que la ressource de se gratter la tête, tiraillé entre la frustration et la confusion, en se demandant laquelle s'applique à son cas et s'il ne s'agit pas d'une sorte de combine destinée à enrichir les avocats. En vérité, la cité-état de Massalia, connue pour l'étroitesse de ses vues et son attachement à la tradition, possède des registres qui remontent au temps de la fondation de l'Empire et chacun d'eux est amoureusement consulté et annoté par les officiers juridiques. Les contradictions qu'on peut y rencontrer n'ont pas d'importance, car « la tradition fait loi. » et cela quelque soit les prérogative que les Empereurs auraient souhaité mettre en place.


Les plénipotentiaires judiciaires

"Arrivée à Delberz pour rendre la justice. À un homme de 30 ans, vingt coups de fouet pour avoir volé deux cochons à son voisin. À une femme de 50 ans, cinq coups de fouet et une amende pour ivresse sur la voie publique et blasphème. J'ai eu pitié, j'y suis allé doucement. À deux hommes de 18 ans, torture et décollation pour meurtre et adoration de Dieu sacrificiel. La lame était bien aiguisée, un seul coup pour chacun."
- extrait du journal d'un bourreau itinérant, 17e lune, Hiver de l'an 2521 - Premier Âge -

Il arrive parfois qu'un avocat qui tire le diable par la queue ne parvienne pas à se faire un nom dans une grande ville. La vie du barreau est souvent cruelle. La compétition est féroce entre les hommes de loi, étant donné les privilèges et les honoraires élevés auxquels peuvent prétendre les meilleurs d'entre eux. Malheur à celui qui ne peut suivre le rythme, ou pire encore, à celui qui a déplu à sa guilde juridique locale. Pour ceux qui n'ont pu suivre le droit chemin, il n'y a guère d'autre choix que de solliciter une licence de magistrat itinérant auprès de son tribunal local.

La besogne qui consiste à arpenter les terres pour tenir des assises dans les villages et conseiller les patrouilleurs est tellement peu appréciée que ceux qui désirent le faire de leur plein gré ne sont pas bien nombreux. D'indescriptibles horreurs hantent les routes de nos jours, particulièrement depuis la fin de la guerre des milles royaumes. Alors que les gens du commun regardent ces juges itinérants avec une révérence proche du sentiment religieux, nombreux sont leurs collègues qui les considèrent avec mépris.

Lorsqu'il obtient sa licence, un magistrat itinérant est investi d'une autorité sur une certaine portion de territoire. Ces juges sont au service de la Noblesse locale ou du Tribun et ont le pouvoir d'ordonner une pendaison, de placer une personne en détention, de rendre un jugement et de régler un conflit de propriété, de célébrer un mariage et de remplir la plupart des attributions officielles d'un juge, toutefois jusqu'à ce qu'un « véritable » juge mette le pied sur leur territoire.

La plupart des magistrats voyagent en palanquin, portés par leurs gardes du corps qui font aussi office de bourreau. Cette pratique obscure et assez théâtrale est supposée insuffler le respect approprié dans le coeur des gens du peuple, car personne n'est censé se croire « au-dessus des lois. » Par tradition, les magistrats rendent leurs jugements assis sur un énorme livre et ne peuvent poser le pied à terre de peur de souiller le jugement. En général, ils portent une coiffe ornementée à l'enseigne de leur profession. Parmi les paysans illettrés, ils ont pu constater que c'était là le meilleur moyen de faire leur publicité.

Les magistrats peuvent réclamer à être nourris dans tous les endroits où ils tiennent leurs procès ou proclament leurs jugements. En dehors de cela, leurs honoraires sont essentiellement basés sur le nombre et l'importance des procès qu'ils organisent dans l'année. Ces avocats ratés rêvent généralement de procès étranges, dramatiques ou de très grande envergure, avec un jury considérable.

Les Tribunaux Spécialisés

Contrairement aux dirigeants d'Espagne, l'Empire et ses autres provinces n'ont pas créé une myriade de tribunaux spécialisés. La plupart des cas sont traités par le système judiciaire normal et les affaires civiles et criminelles sont souvent présentées les unes après les autres devant les mêmes magistrats. Il existe néanmoins quelques tribunaux particuliers dans le système impérial.

Les Juges de Paix

En bas de l'échelle judiciaire, les sergents et les capitaines du guet statuent sur les délits mineurs, tels que l'ivresse sur la voie publique ou les rixes, dans des « tribunaux subalternes » qui se tiennent dans le poste du guet. La peine encourue est typiquement une amende, pouvant aller d'une pistole à une couronne, et les punitions corporelles sont limitées à une mise en sac ou à cinq coups de fouet. Les crimes appelant une sanction plus sévère doivent être soumis à un tribunal régulier et le prévenu doit être détenu en vue de son procès. Lorsqu'ils pensent que le sujet ne mérite pas l'attention des juges de paix, les hommes du guet infligent alors une amende immédiate, souvent lorsqu'ils ressentent le besoin d'une petite bière.

Les Conseils des Guildes

Les guildes des métiers se préoccupent de préserver la confiance du public, même si elles bénéficient pratiquement toujours d'une position de monopole dans leur domaine et dans leur région. De mauvais artisans nuisent à la réputation d'une guilde et, s'il y a trop de réclamations, celles-ci peuvent inciter le seigneur local à accorder des patentes à des guildes concurrentes, abominable perspective s'il en est pour tout bon marchand qui se respecte ! Et, même si les apprentis peuvent se conduire comme des sauvages sans éducation et sans morale, il est dans l'intérêt d'une guilde de tempérer les ardeurs de certains maîtres qui pourraient se montrer excessifs dans leurs « corrections » et de sanctionner ceux qui ne s'acquittent pas de leurs obligations envers leurs apprentis.

Les conseils se sont donc développés comme un moyen de maintenir l'ordre au sein des guildes, afin d'éviter que les autorités extérieures ne soient trop tentées de superviser leurs activités de plus près. Une assemblée des maîtres, dirigée dans les cas graves par le grand maître de la guilde, entend les accusations contre le membre concerné et ordonne les sanctions, qui peuvent aller d'une amende avec réparation des dommages, à la perte des apprentis et à l'expulsion de la guilde, cette dernière sanction étant assortie d'une interdiction pure et simple d'exercer. L'exclusion d'une guilde représente une grande honte pour la personne ainsi sanctionnée. Suivant la qualité de la guilde, ce « bannissement » peut se manifester par l'envoi d'une circulaire signée des maîtres de la guilde et scellée à la cire noire, ou par un échange bref mais extrêmement violent derrière les bâtiments d'un dock, d'un entrepôt, d'une forge, etc.

Les Tribunaux Religieux

La plupart des procès pour hérésie, blasphème ou atteinte aux possessions et à la divinité d'un culte se déroulent en public. Le peuple adore les bonnes attractions et un procès pour hérésie bien spectaculaire, suivi d'une condamnation et d'un passage au bûcher, a souvent un effet salutaire sur la morale publique. Dans de tels cas, les cultes ne demandent pas mieux que de laisser les procureurs de la couronne traiter ces affaires, en leur offrant leurs conseils en matière de religion.

Mais certains cas se révèlent trop délicats, trop embarrassants ou trop horribles pour les laisser paraître aux yeux du public, ou de tout organisme gouvernemental d'ailleurs. Pour ces crimes particuliers, par exemple lorsqu'un prêtre se laisse entraîner à vénérer les Puissances de la Ruine (ce que l'on appelle apostasie), on convoque des « tribunaux religieux » discrets, sous les auspices du grand prêtre du temple ou de son supérieur si l'accusé se trouve être le grand prêtre lui-même. Généralement, devant un tribunal religieux, les perspectives de l'accusé ne sont guère encourageantes car la présomption de culpabilité pèse encore plus lourdement qu'ailleurs. En raison de leur nature secrète, ces tribunaux prononcent habituellement des condamnations pouvant être appliquées loin des regards du public : le condamné sera, par exemple, emmuré dans les catacombes du temple ou d'un monastère isolé, ou bien étranglé, puis décapité et enterré.
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Caddaric Aubelune
Caddaric Aubelune
Surnoms : Cœur de Cendre Messages : 37Talents : 12160Réputation : 0Citation : Être cruel de temps en temps fait moins de monde à tuer sur le moment.Localisation : MassaliaMétiers :
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MessageSujet: Re: Administration de l'Empire Celte   Administration de l'Empire Celte I_icon_minitimeJeu 21 Déc - 16:36


Système judiciaire : Crimes et Châtiments

Les Peines Usuelles

"Au moment d’être pendu, demande de l’eau. Tout peut arriver avant qu’on la puise."
- Conseil d’un criminel en cavale -

Bien que le code pénal indique la sanction minimum que la loi considère comme appropriée pour avoir commis tel ou tel crime ou délit, le juge traitant le cas est libre d’appliquer le châtiment qui lui plaît, pouvant infliger une peine bien pire, ou au contraire faire preuve de clémence (bien que le premier cas soit largement plus courant que le second). Les sanctions les plus usuelles sont présentées ici, bien que les hommes ne manquent pas d’inventivité lorsqu’il s’agit de faire preuve de cruauté, aussi les punitions qu’ils peuvent appliquer ne sont limitées que par leur imagination. Dans certaines régions, il est courant que ce soit la foule qui s’occupe d’administrer brutalement sa propre forme de justice, rossant le malfaiteur ou l’attachant au pilori pour la journée avant d’en référer aux autorités. Ailleurs, d’horribles châtiments, comme le démembrement ou la défiguration, sont appliqué.

L'Incarcération

Comme l’Empire est menacé de toute part, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, l’entretien de larges et coûteuses prisons est généralement considéré comme un gaspillage de temps et d’argent. Les grandes cités abritent bien entendu des geôles pour faire des exemples de prisonniers, mais les pires criminels sont généralement exécutés, et les délits moins sérieux sont punis d’une autre façon. Quand une peine de prison à perpétuité est prononcée, c’est souvent parce que les gens floué considèrent la pendaison comme trop clémente et souhaite en faire une démonstration de l’application de la justice et ainsi imposer une vie de souffrance aux condamnés en les laissant entre les mains des Geôliers. En outre, nombre de prisons sont un symbole de la puissance de l’état et de sa capacité à imposer sa volonté à la populace, grâce à ces lieux que nul ne souhaite contempler de l’intérieur.

La Mutilation

Nombre de crimes sont sanctionnés par la flagellation publique ou toute une variété de méthodes similaires, toutes aussi douloureuses que dégradantes. Chaque village a son garde sadique, réputé pour sa préférence pour ce genre de châtiments, qu’il inflige fréquemment sur place pour ne pas à se fatiguer avec les tracas et la paperasserie d’un procès convenable.

La Peine Capitale

Les exécutions font partie du quotidien sur les terres de l’Empire, ce qui est considéré comme une bonne chose étant donné les défis que doivent chaque jour relever les Impériaux. Avec d’innombrables hordes de Peaux-Vertes, d’Hommes-Bêtes, et pire encore, rôdant dans les forêts et les montagnes, les ressources ne peuvent être gaspillées pour réhabiliter ceux qui transgressent la loi. Ainsi, chaque village a son gibet, chaque ville a sa tour d’exécution, et chaque cité a son exécuteur en chef. Durant le règne de Tribuns ou d’Empereurs particulièrement despotique, la peine capitale a été utilisée comme un brutal instrument coercitif pour garder une populace - sinon indisciplinée - sous contrôle, parfois avec réussite, mais d’autres fois avec des résultats désastreux. En 1923, par exemple, le Baron de Luwembourg fit exécuter tous les gardes de sa maisonnée, car il les soupçonnait de conspirer pour le renverser, avec pour seul résultat de voir son château - à ce moment-là sans défenseurs - être mis à sac par une harde d’Homme-Bête. Le Baron maudit ses serviteurs déloyaux jusqu’à la dernière seconde, même lorsque les Sabots Fourchus le balancèrent depuis la plus haute tour de son château.

Les Travaux Forcés

Beaucoup d’exécutions sont en fait commué en travaux forcés, car il s’agit souvent bel et bien de la même chose. Les routes doivent être entretenues pour dégager les troncs d’arbres et autres glissements de terrain, et éviter que le chemin ne disparaisse alors que les branches viennent l'envahir presque aussi vite qu’elles sont coupées. C’est le lot des criminels condamnés que de s’occuper de cette pénible corvée et peu parviendront à survivre jusqu’au terme de leur sentence. Se retrouver exposé aux intempéries est le cadet des soucis des bagnards, car les forêts dans lesquelles ils sont envoyés sont les domaines de bêtes sauvages, de brigands, d’Hommes-Bêtes, et d’autres créatures du même calibre, qui toutes considèrent ces ouvriers comme des intrus sur leurs territoires et les traquent sans relâche.

Le Service Militaire

Parfois, la sanction prendra la forme d’un service militaire, bien que la valeur martiale de ces troupes engagées de force soit généralement considérée comme étant négligeable. En temps de grand péril, toutefois, des régiments pénaux sont levés et envoyé au cœur des combats, souvent dans le seul but d’être simplement jetés devant l’armée en marche pour la ralentir. Au-delà de ces conscriptions massives, il n’est pas rare que l’on propose aux petits criminels de choisir entre subir une nouvelle flagellation publique ou « prendre l’argent du Comte ». Ainsi, de nombreux régiments de troupes régulières sont plein de criminels endurcis et autres voyous qui, tout en servant leur province, ont ainsi trouvé une vie où ils n’ont pas besoin d’avoir recours à la criminalité, puisque la guerre leur apporte de nombreuses occasions de continuer à exercer leur amour de la violence et du pillage.

L'Exil

L’exil est un destin normalement réservé aux Nobles disgraciés dont les crimes sont trop graves et/ou trop visibles pour leur permettre d’échapper à la loi. Ces Aristocrates bannis emportent souvent avec eux un groupe de serviteurs - tout aussi coupable qu’eux - et sont chassé de leurs terres, pour ne jamais y revenir. Selon le sérieux du crime, un noble peut être banni de sa cité, de sa province, ou de l’Empire lui-même. Invariablement, il adopte une nouvelle identité et se tourne vers une vie de reclus, de prince-bandit dans les îles de la mer égée ou en Asie, ou de général-mercenaire vendant ses services à travers le Vieux Monde (mais surtout en Espagne). Nombres de ces Nobles exilés entretiennent le rêve de revenir sur leurs terres afin d’exercer une terrible et sanglante vendetta à l’encontre de ceux qui les ont mis à nu et banni, et certains arrivent même à lever de grandes armées pour reconquérir leur position.

Les Amendes

L’imposition d’amendes est une forme de punition qui n’est pas très appréciée, quand bien même elles ne sont évidemment infligé qu’à ceux dont la fortune leur permet de les payer. Ainsi, les petits criminels sont rarement condamnés à payer une amende - ils sont plutôt soumis à une bonne vieille séance de flagellation publique - et c’est surtout ceux appartenant à la classe marchande qui sont punis de cette manière. Le fait est que les multiples systèmes judiciaires en place sont gérés de façon à bénéficier à la Noblesse, et l’idée générale est que nombres des amendes les plus élevé sont imposés pour les plus mineurs des délits, de façon à maintenir la classe moyenne à sa place. En vérité, ce n’est pas qu’une simple théorie du complot : cette façon de faire est tout à fait réelle, et c’est l’une des raisons de l’essor des organisations comme les guildes.

Le Marquage au Fer Rouge

C’est un châtiment particulièrement cruel, généralement infligé par les juges parmi les plus sadiques, ou par ceux qui se retrouvent face aux mêmes canailles pour les mêmes affaires de petites criminalités et qui veulent y mettre fin une fois pour toutes. Les coupables sont marqués avec un symbole représentant leurs crimes, comme un poing fermé pour des faits de violence. Le premier marquage est généralement appliqué sur une partie du corps pouvant être dissimulé sous les vêtements, mais des infractions répétées amènent souvent les juges à le placer sur une zone visible, parfois même en plein visage. Quiconque est marqué de la sorte devient véritablement un paria, et ses chances de trouver un vrai boulot fondent comme neige au soleil. Parmi les voleurs et les bandits, nombreux sont ceux qui furent à un moment donné marqués de la sorte et ont ainsi été forcé de suivre la voie des criminels.

L'Application de la Loi

Dans l’Empire, plusieurs organisations policières luttent activement contre les voleurs, les racketteurs, les cultistes et les meurtriers : depuis l’Inquisition, dont la juridiction s’étend à tout l’Empire, jusqu’aux membres du guet de chaque ville, en passant par les agents des différents départements tels que l’administration des Impôts des provinces. Les Chasseurs de Primes et l’Aristocratie locale tiennent également leur rôle, par des actions privées là où de plus hautes autorités ne peuvent ou ne veulent pas agir. Pour finir, en ultime recours, il arrive même que des dignitaires juridiques fassent appel à des Faucheuses.

À l’origine, les villes étaient responsables du recrutement et de l’entraînement de leur guet, mais la corruption était telle que l’Empereur confia cette tâche à l’Armée Régulière. Aujourd’hui, certains régiments menant une vie de garnison font office de guet. Cela a eu pour effet de réduire sensiblement la corruption, mais l’armée elle-même n’est pas à l’abri de ce genre de tentation. Les Gardes sont responsables du maintien de l’ordre et ont le droit de procéder à des arrestations. Dans les petites villes, ils jouent également le rôle de soldats du feu. Pour certains soldats, le guet est une affectation temporaire. Pour d’autres, cela devient la carrière de toute une vie.

Les Gardes

À l’origine, les villes étaient responsables du recrutement et de l’entraînement de leur guet, mais la corruption était telle que l’Empereur confia cette tâche à l’armée régulière. Aujourd’hui, certains régiments menant une vie de garnison font office de guet. Cela a eu pour effet de réduire sensiblement la corruption, mais l’armée elle-même n’est pas à l’abri de ce genre de tentation. Les Gardes sont responsables du maintien de l’ordre et ont le droit de procéder à des arrestations. Dans les petites villes, ils jouent également le rôle de soldats du feu. Pour certains soldats, le guet est une affectation temporaire. Pour d’autres, cela devient la carrière de toute une vie.

Les Patrouilleurs

"En vérité, ces hommes ne pensent pas à mal, mais ils manquent de conviction et de résolution pour affronter quoi que ce soit d’autre que des brigands. En fait, les patrouilleurs ne valent guère mieux que les hors-la-loi qu’ils pourchassent ! Mais au combat, ce sont de bons compagnons."
- Kleber Reinhard, Répurgateur -

Peu après que Heckbert eut ordonné la construction des routes menant à Paris et à Berlin, il devint évident qu’à moins que des soldats ne protègent ces itinéraires, les voyages y seraient impossibles. À cette époque, la menace la plus grave était celle des peaux-vertes qui constituaient une source de problèmes constante pour les habitants (sans parler des guerres internes). Mais l’Empereur, dans sa sagesse, réalisa également que toutes les provinces n’étaient pas aussi densément peuplées que la France, et que beaucoup manquaient de main-d’oeuvre et de ressources pour assurer une sécurité de tous les instants. Aussi, l’Empereur dépêcha ses soldats personnels pour patrouiller sur les routes pendant leur construction, leur donnant l’autorité nécessaire pour faire régner la justice en accord avec la loi.

Depuis l’époque grisante des premiers jours de l’Empire, les gardiens des routes et des cours d’eau ont changé, ils sont essentiellement les agents du guet hors des villes, où ils surveillent les routes de campagne et veillent à la sécurité des auberges et des fermes isolées. Ces hommes et ces femmes ne sont plus les instruments directs de la volonté de l’Empereur : ils sont mandatés par une autorité supérieure, qu'il s'agisse d'une cité franche, d'un Noble local ou même d'un Tribun, qui les financent sur leurs propres deniers, et qui leur confie la mission de conserver ses territoires libres de tous brigands et autres dangers. et progressivement, les Patrouilleurs, ainsi qu’on a fini par les appeler, sont devenus les forces de l’ordre qu’on connaît aujourd’hui. D’un certain point de vue, les Patrouilleurs forment l’armée officielle des terres sauvages. Ils patrouillent sur les routes en petits groupes, à l’affût des signes de la présence des Hommes-Bêtes et des hors-la-loi, faisant de leur mieux pour établir un semblant d’ordre dans le pays. Contrairement aux membres du guet, ils sont fréquemment habilités à rendre la justice sur-le-champ, en organisant des tribunaux informels dans une auberge ou la mairie d'un village ou même sur le bas-côté de la route, sur le lieu même de l'infraction. Malheureusement, ils sont trop peu nombreux pour réprimer efficacement désordre et les périls des terres sauvages. Par conséquent, la plupart recrutent les milices et garnisons locales pour les aider. Sans cela, les patrouilleurs doivent combattre seuls les ténèbres, ce qui a pour effet de réduire un peu plus leurs effectifs…

Combattre les horreurs de la nuit est un métier dangereux et les effets d’un long service se font sentir chez ces hommes. En ces temps troublés, leurs ressources sont bien maigres et ils succombent fréquemment à la tentation de rendre une justice expéditive, à la suite d'un procès des plus sommaires dont l'issue se trouve souvent dans le nœud coulant du bourreau, et bien des Patrouilleurs deviennent de cruels extrémistes, condamnant à mort les accusés sur des preuves bien légères. D’autres deviennent fous et cèdent à l’appel des Dieux Sombres, rejoignant ceux qu’ils combattaient. Chaque échec moral ajoute à la suspicion et au manque de confiance des habitants du Vieux Monde, ce qui rend le travail des soldats intègres encore plus difficile.

Patrouille Fluviale

En plus des Patrouilleurs, l’Empire utilise des troupes spéciales qui opèrent sur des embarcations rapides et surveillent les voies fluviales de l’Empire. Là où les Patrouilleurs habituels combattent hors-la-loi et brigands, les Patrouilleurs Fluviaux sont confrontés aux pirates, aux contrebandiers, et des choses pire encore. Les auberges situées au bord des cours d’eau ont généralement des chambres et des zones d’amarrage réservées à la Patrouille Fluviale dont les bases principales se trouvent dans les grandes villes fluviales.

Les Répurgateurs

L'organisation des Répurgateurs fut originellement mise en place par le Grand Théogoniste Siebold II comme protection contre les adorateurs des Dieux sacrificiels et des Démons. Anonymement infiltrés dans tout l'Empire, mais tous porteurs d'un mandat officiel marqué du sceau du Grand Théogoniste, les Répurgateurs sont devenus les agents redoutés de l'inquisition contre l'hérésie, dont la main peut atteindre les plus hautes sphères, jusqu'aux trônes électoraux, comme lorsque le Tribun Conrad von Blutheim de Bavière fut dénoncé en tant qu'agent de Satan, en 2011.

Mais de nombreux Tribuns, ainsi que les prêtres des autres cultes, craignaient les Répurgateurs et le pouvoir qu'ils donnaient au Grand Théogoniste. Lorsque Caddaric accéda au trône, il désamorça la situation en plaçant les Répurgateurs sous l'autorité de l'Empereur et en leur donnant la mission de travailler pour « la sécurité et le bien de l'Empire tout entier et au nom de tous les cultes ». Depuis, ils sont devenus le bras séculier de l'Empire, bien que nombre de leurs membres aient reçu une formation religieuse. Leur quartier général est installé à Massalia, à quelques centaines de mètres du Grand Temple de Tod, dans un bâtiment à l'allure menaçante dans les fondations duquel se trouve une prison. Une multitude de gens y ont pénétré au cours des siècles, mais peu en sont ressortis… vivants.

Le mandat d'un Répurgateur supplante toutes les autorités locales, bien qu'un Aristocrate ou un ecclésiastique influent puisse quelquefois s'opposer à eux sur des questions de juridiction. Ils ne sont pas les énergumènes paranoïaques qui sont décrits dans les contes pour enfants, prêts à brûler une personne juste parce qu'elle a le malheur de loucher, mais la nature de leur fonction les rend tout de même exceptionnellement soupçonneux et leur donne une certaine propension à utiliser plus de force que nécessaire. Il est essentiel de s'assurer que la besogne a été bien faite, après tout.
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Administration de l'Empire Celte

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